Habitat : les objectifs sont tenus
Une production de logements supérieure à l’objectif, la poursuite du rééquilibrage territorial, des dispositifs innovants pour répondre aux nouvelles précarités et aux enjeux de la transition énergétique : Rennes Métropole dépasse à mi-parcours les objectifs fixés par le Programme local de l'habitat (PLH) 2015-2020.
Jeudi 16 mai, Honoré Puil, vice-président de Rennes Métropole en charge du logement, a présenté au conseil métropolitain le bilan à mi-parcours du Programme local de l'habitat (PLH) 2015-2020, cette feuille de route qui fixe le cap de la politique métropolitaine en faveur du logement (nombre de logements à construire, répartition sur le territoire, rénovation du parc existant, politique d'accueil des populations modestes ou en difficulté, etc.).
A mi-parcours, les principaux indicateurs du PLH sont en avance sur la feuille de route fixée en 2015, et ce malgré un contexte où "la croissance démographique de notre territoire a été plus rapide que prévu. La métropole accueille 5 800 habitants de plus chaque année, c'est l'une des cinq aires urbaines les plus dynamiques sur le plan démographique."
Conclusion d'Emmanuel Couet, président de Rennes Métropole, à l'issue de la présentation du bilan
Faits marquants et chiffres clés
- Budget. Rennes Métropole consacre chaque année 22 millions d'euros aux politiques de l'habitat, dont 16 millions d'euros au logement social.
- 18 300 logements livrés sur les 4 premières années de mise en œuvre du PLH. Cette livraison de logements dépasse l’objectif de production initiale, fixé à 15 200.
- 1 456 logements aidés par an. Cette livraison dépasse l’objectif quantitatif sur la première période triennale de 1 440 par an.
- Logement social : Si plus de 50% des logements (tous types confondus) sont construits dans le cœur de métropole (Rennes, Saint-Jacques, Saint-Grégoire, Cesson, Chantepie), les autres communes du territoire ne sont pas en reste, en particulier sur le logement social "où tous les territoires ont accueilli des programmes et participé ainsi à l'accueil des populations modestes. Certaines petites communes sont ainsi passées de 8 à 12% de logements sociaux sur leur territoire. Au total, le logement locatif aidé représente 22% des constructions sur la période 2105-2017."
- Accession sociale : elle représente 12% de la production sur la même période, soit environ 500 logements par an qui peuvent être acquis par des ménages à revenus modestes au prix de 2000 à 2100€/m² en moyenne.
- Rénovations : 2394 logements sociaux ont été réhabilités entre 2015 et 2018, notamment sur le plan énergétique. Plus de 500 logements privés ont été rénovés grâce à l'opération de rénovation du centre ancien de Rennes (OPAH) en cours. 725 logements rénovés énergétiquement (ou en cours) dans les copropriétés du parc privé. À noter que Rennes Métropole consacrera 30 millions d'euros dans les six prochaines années à des aides directes à la rénovation énergétique du parc privé et public, dans le cadre du Plan climat (PCAET) récemment adopté
Des dispositifs innovants pour favoriser la mixité
- Déploiement progressif du Loyer Unique depuis juillet 2018, pour garantir un égal accès au parc social en tout point du territoire.
- Création de l'OFS (Organisme foncier solidaire) en septembre 2018, pour permettre à plusieurs générations de ménages de bénéficier de conditions favorables pour devenir propriétaires. L’OFS permet de produire des logements en accession sociale à un peu plus de 2000€/m². La construction de 450 logements est déjà engagée via cet OFS.
La demande de logements sociaux explose
Au 1er janvier dernier, on comptait 19 284 demandes de logements sociaux sur la métropole pour un parc HLM totalisant quelque 39 000 logements. Cette pression sur le logement social inquiète beaucoup Honoré Puil qui s'inquiète du fait que "le nombre de demandeurs a augmenté de 34% depuis 2015. Il s'agit le plus souvent de personnes seules et de ménages à très faibles revenus." C'est d'autant plus problématique que le taux de rotation dans le parc HLM diminue.
Conséquence: "Nous atteignons désormais 3,8 demandes pour un logement disponible", calcule le vice-président à l'habitat. Cela incite la métropole à ne pas relâcher l'effort sur le logement social dans un contexte rendu plus difficile par la diminution des ressources des organismes HLM. "Jusqu'à présent, cela n'a pas eu d'impact sur la production de logements sociaux sur notre territoire mais c'est au prix d'un effort financier plus important de la métropole."