Miriam-Makeba, une école toute neuve pour Baud-Chardonnet
Ce lundi 2 septembre 2024, au cœur du nouveau quartier de Baud-Chardonnet, un nouveau groupe scolaire a ouvert ses portes à 180 premiers élèves. Portant le nom de la chanteuse et militante politique sud-africaine, l’école Miriam-Makeba pourra accueillir à terme 280 enfants.
« Elle est trop bien, elle est grande, l’école », s’enthousiasme Renas, en CM1. « L’environnement est très nature, à taille humaine. On va gagner du temps par rapport à Marcel-Pagnol ; nous vivons à Baud-Chardonnet, en cinq minutes nous y sommes », apprécie sa mère, Burcu. Ensemble, ils ont découvert le nouvel établissement lors des portes ouvertes en juillet. Très curieuse, et visiblement ravie, Paulette, 78 printemps, a fait le déplacement depuis son quartier de Villebois-Mareuil. « Ce ne sont plus nos écoles d’antan ! Tout est fait pour l’enfant. Maintenant, je sais où passe mon argent. » Dans le hall, l’association de quartier Partager Baud-Chardonnet a pris place, derrière sa cale. « Regardez la fréquentation : cela prouve qu’on l’attendait, cette école ! On s’est un peu substitués à son rôle social ; l’école va aider à créer du lien entre les habitants, à présent », observe un bénévole.
Le bâti scolaire, premier poste de dépense de la Ville
Après Pasteur, Simone-Veil et Toni-Morrison, Miriam-Makeba est « la quatrième école inaugurée depuis le début du mandat ». « Le bâti scolaire représente le premier poste de dépense de la Ville, avec 82 millions d’euros entre 2021 et 2027, hors réparation et entretien », précise Gaëlle Rougier, adjointe à l’Éducation. À quelques pas du château d’eau, le bâtiment arbore une façade de briques et de bois, sur deux niveaux. La maternelle est au rez-de-chaussée et l’élémentaire, à l’étage. Depuis le parvis de l’école, de part et d’autre de l’entrée principale, on accède à un local réservé aux vélos et aux trottinettes, et à l’espace parents. Ce dernier offrira un lieu de rencontres et d’échanges pour les familles du quartier et des alentours. Éclairé par un patio végétalisé, le hall d’entrée se démarque par la présence de bois d’épicéa et de béton ciré. « Nous avons voulu une qualité de vie pour ce lieu, quelque chose de chaleureux en montrant les matériaux bio-sourcés tels qu’ils sont », indique l’architecte Bruno Mader. Au rez-de- chaussée se succèdent cinq classes de maternelle, deux ateliers, deux dortoirs, la salle de motricité et l’accueil périscolaire d’une surface de 135 m2. Miriam-Makeba accueille par ailleurs une filière bilingue breton de la petite à la grande section qui compte une vingtaine d’inscrits.
"C'est une cour oasis"
Les salles de classe sont orientées vers la cour de récréation, arborée et non genrée. Le revêtement perméable de la cour doit faciliter l’infiltration des eaux de pluie dans la terre. « C’est une cour oasis, avec des matériaux clairs pour éviter la chaleur, tournée vers le parc », ajoute Bruno Mader. La Ville de Rennes projette en effet, dans le prolongement de l’école, la création d’un parc paysager de 5 hectares, après le déménagement du dépôt de bus du réseau Star voisin. À l’étage, les plus grands disposent de sept classes dotées d’écrans pédagogiques et de salles destinées aux travaux pratiques. Jeux, préau et tables de ping-pong agrémentent leur cour de récréation. Au même niveau, la bibliothèque est prolongée d’une terrasse, avec une belle perspective végétalisée.
Les primaires bénéficient encore de deux salles de restauration avec isolation phonique. Une salle polyvalente et un plateau sportif extérieur font partie des espaces partagés ; ils pourront être utilisés par les associations du quartier, en dehors du temps scolaire.
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280 élèves C'est la capacité totale de l'établissement
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12 classes dont 7 en élémentaire et 5 en maternelle
Miriam-Makeba, en bref
Née en 1932 dans un ghetto de Johannesburg, Miriam Makeba est l'auteure du fameux tube "Pata Pata", mondialement connu. Fille d'un instituteur et d'une domestique, elle n'a pourtant jamais appris à lire ni à écrire la musique. À 20 ans, elle rejoint le plus célèbre groupe de jazz d'Afrique du Sud de l'époque ; les Manahattan brothers, et en devient la vedette. Ses premières chansons sont très vite interdites car elles célèbrent le passé glorieux du peuple noir. En 1959, alors qu'elle participe au film anti-apartheid Come Back, Africa, en Europe et aux États-Unis, elle est déchue de la nationalité sud-africaine et se voit contrainte à un exil qui durera 30 ans. Chanteuse de jazz et voix contre l'apartheid, Miriam-Makeba dénonce le régime ségrégationniste en vigueur en Afrique du Sud jusqu'en 1990. Celle que l'on surnomme "Mama Africa" s'éteint en Italie en 2008.
En 2022, son nom remporte les suffrages des écoliers rennais de Marcel-Pagnol, Châteaugiron-Landry et Pablo-Picasso, auxquels la Ville a soumis deux autres noms de femmes illustres. C'est acté ; la nouvelle école de Baud-Chardonnet s'appellera Miriam-Makeba.