Le centre historique de Rennes expérimentera la circulation limitée

Transports
une Zone de trafic limité à Grenoble
Une Zone de trafic limité sera expérimentée à Rennes, comme ici à Grenoble (Métropole de Grenoble)

A partir de février 2023, une Zone à trafic limité (ZTL) va être expérimentée à Rennes, dans le centre historique. Dans les rues concernées, le passage sera réservé aux riverains, livraisons et service d'urgence. Objectif : apaiser le trafic et donner la priorité aux piétons et cyclistes. C'est l'un des résultats des concertations sur le centre-ville avec riverains et professionnels.

L'essentiel à retenir

  • Une zone a trafic limité sera expérimenté à Rennes à partir de février 2023, dans le centre-ville historique nord, des quais à l'Hôtel-Dieu (projet initialement prévu en juillet 2022 et reporté pour être mis en place après l'ouverture de la ligne b du métro)
  • L'objectif est double : diminuer la pollution et rendre le centre-ville plus agréable.
  • C'est l'un des résultats des concertations "Centre-ville : vos idées en action". 

Pourquoi expérimenter une Zone à Trafic Limité ?

"Nous travaillons sur ce nouveau plan de circulation, suite aux résultats de la concertation Rennes 2030, a expliqué l'adjointe aux mobilités et aux déplacements, Valérie Faucheux, jeudi 3 mars, lors d'une réunion avec les riverains du centre-ville. Les habitants avaient émis le souhait de laisser plus de place à l'eau et à la végétalisation, de mettre en valeur le patrimoine et de limiter la circulation dans le centre-ville."

En octobre 2021, douze ateliers réunissant commerçants et riverains, ont donc eu lieu pendant deux semaines pour que ceux-ci donnent leur avis sur la circulation dans le centre-ville, l'aménagement des rues et places, entre les quais et l'Hôtel Dieu. Cela dans la perspective de l'arrêt du trafic des bus dans cette zone, dès l'ouverture de la ligne b du métro.

"Nous avons toujours comme enjeu de maintenir un centre-ville habité", a ajouté l'élu du quartier et adjoint aux commerces, Didier Le Bougeant, rappelant qu'il est à la fois l'un des plus grands quartiers de Rennes avec 21 000 habitants, mais également le plus grand pôle commercial de Bretagne, ainsi qu'un lieu de rassemblement culturel et festif. "Il ne s'agit pas de chasser la voiture du centre-ville, mais de la réduire à sa seule nécessité, tout en offrant des alternatives aux gens pour venir facilement sans leur voiture. Au regard des enjeux environnementaux, il est urgent de changer de modèle. On n'a pas le choix : il faut agir maintenant."

Pourquoi ne pas avoir étendu le plateau piétonnier ?

"Certains l'avaient en effet demandé, explique Valérie Faucheux. Mais si on passe tout en piéton, cela veut dire qu'il n'y a plus de place pour le stationnement pour les riverains et les personnes à mobilité réduite. Il faut savoir qu'en deux ans, il y a eu à Rennes une explosion de l'utilisation du vélo, avec +60% depuis 2020. Il faut penser à ce que les cyclistes puissent traverser le centre-ville."

Nous allons y aller tranquillement, avec beaucoup de pédagogie et de communication, en tenant compte de tous les retours que nous aurons pendant cette phase d'expérimentation. Nous avons bien conscience que cela implique d'importants changements de comportements et d'habitudes.

Valérie Faucheux, adjointe aux mobilités et Didier le Bougeant, adjoint au commerce
plan de la Zone de trafic limité
Périmètre dans lequel sera testé la circulation en trafic limité, à partir de juillet 2022. (Esther Lann-Binoist)

Qui peut circuler dans une ZTL ?

Dans une ZTL:

  • la vitesse reste limitée à 20 km/h, (comme depuis juin 2020)
  • priorité est donnée aux piétons et aux vélos
  • tout le monde ne peut pas y entrer.
    Sont autorisés avec justificatif : les riverains, les commerçants, les artisans, les livreurs, les personnels médicaux et aide à la personne, les clients des hôtels, les patients qui ont un rendez-vous médical dans la zone, les personnes qui doivent transporter une charge lourde, les accompagnateurs de riverains dans l'incapacité de conduire, les personnes à mobilité réduite, et bien sûr les secours et véhicules de service.

Au début, en plus de la signalisation classique, il y aura une importante communication aux six points d'entrée de la ZTL, avec des panneaux d'informations très lisibles qui expliqueront qui a le droit de circuler ou pas.

Quels justificatifs ? Qui contrôle ?

Pendant la période expérimentale, entre juillet et la fin d'année, des justificatifs de domicile seront demandés aux ayants-droit. Ensuite, un système de macaron sera mis en place pour certaines catégories d'usagers, notamment les résidents.
Les contrôles seront effectués par la police municipale, avec verbalisation si circulation sans autorisation. Les élus assurent qu'au début, les agents seront conciliants, le temps que cette nouvelle façon de circuler rentre dans les habitudes.

Où se garer ?

L'accès aux parkings Hoche, Kléber, Chézy-Dinan et Lices, totalisant 1 980 places, ainsi qu'au parking Vilaine (246 places) sera toujours possible pour tout le monde. À noter l'ouverture du parking de l'Hôtel-Dieu, en lisière de la ZTL, en 2023 avec 305 places. 
Avec l'ouverture de la ligne b du métro, il y aura également 2000 places de parkings supplémentaires, dans trois parcs-relais : Saint-Jacques-Gaîté (800 places), Gayeulles (400 places), Cesson-Viasilva (800 places).

Bientôt une navette électrique

Une mini-navette électrique fera une boucle de 15 minutes, entre Sainte-Anne et République, avec neuf arrêts, entre 10h et 19h. Avec une vingtaine de places, elle est avant tout destinée aux personnes qui ont du mal à se déplacer.

Les suites de la concertation centre ville

  • 2000 contributions pour le centre-ville

  • 14 ateliers avec riverains et professionnels

Sources et ressources

L'Italie pionnière 
Très répandue en Italie, la Zone à trafic limité n'a pour l'heure été mis en place en France qu'à Nantes et à Grenoble. C'est actuellement à l'étude à Paris.