Photographie : quand le monde se regarde dans le Glaz festival

Sport et culture
Constat vert, Algues maudites, a sea of tears, 2022
Constat vert, Algues maudites, a sea of tears, 2022 (Alice Pallot)

Les Rennaises et Rennais amateurs de photographies attendaient le déclic, le Glaz festival l’a provoqué pour eux. Pendant plus d’un mois, une trentaine de photographes internationaux, nationaux ou régionaux investissent une vingtaine de lieux de la ville pour passer le monde actuel au bain révélateur. 

C’est dingue ce que peut contenir un simple boitier d’appareil photo ! Des océans de pollution plastique, des soulèvements de peuples, des guerres, des crises… 

C’est le constat que pourront bientôt dresser les visiteurs du Glaz festival. Pour sa 1ère édition, le nouvel événement rennais a en effet choisi de braquer son objectif sur le thème de « L’urgence », et la photographie artistique contemporaine engagée.

Du racisme à la pollution plastique des océans, un horizon bouché 

Climatique, sociale ou géopolitique, la sonnette d’alarme ne cesse il est vrai de retentir dans un vacarme assourdissant. Mais plutôt que d’ouvrir une boîte de pandore en attendant que le glas ne sonne, le Glaz festival préfère la jouer constructif et provoquer un déclic.

"Adidas Red", quand Alastair Philip Wiper nous fait visiter les coulisses de la marque aux 3 bandes
"Adidas Red", quand Alastair Philip Wiper nous fait visiter les coulisses de la marque aux 3 bandes (Alastair Philip Wiper)

« La majorité des propositions artistiques de cette 1ère édition traite des grands problèmes de société, confirme Jean-Christophe Godet, le directeur artistique de l’événement. Le racisme, par exemple. Je citerai le travail du photographe américain Ron Tarver. Son père a photographié la communauté noire sur fond de ségrégation raciale dans les années 1950, à Oklahoma. Ron reprend aujourd’hui le flambeau en revisitant les archives de son père à la lumière de l’époque actuelle. La Russe Anastasia Samoylova aborde quant à elle la montée des eaux en Floride. »

Pour mettre le monde à l’épreuve de la photographie, 30 artistes internationaux, nationaux et locaux (Johanna Rocard, Muriel Bordier, Denis Bourges, Cédric Martigny, Yves Trémorin, Bernard Descamps…) investissent une vingtaine de lieux de Rennes pendant un long mois, l’occasion de se familiariser avec un media en prise directe avec le monde.

30 artistes internationaux, nationaux et locaux

« Il y a beaucoup d’artistes britanniques invités mais c’est normal », sourit Jean-Christophe Godet. Ce dernier est en effet le père du Festival de la photographie de Guernesey, créé il y a dix ans sur l’île anglo-normande où il s’est depuis installé.

Pourquoi diable alors, avoir choisi Rennes ? « À l’origine, il y a un projet de collaboration entre la Normandie, la Bretagne, et les îles anglo-normandes. La rencontre avec les acteurs rennais nous a convaincu que la capitale de Bretagne était le bon endroit pour installer un tel événement. Rennes est une ville foisonnante sur le culturel et très accueillante. Enfin, si les initiatives et les artistes sont nombreux sur le territoire, il nous a semblé qu’il manquait encore un événement fédérateur. »

Il n’est plus l’heure de faire du beau 

Jean-Christophe Godet, directeur artistique du Glaz festival

Du Phakt aux Champs Libres, et de la salle Confluence de Betton au Carré d’art de Chartres-de-Bretagne, les structures de Rennes Métropole n’ont pas hésité longtemps avant d’appuyer sur le déclencheur.

« Le Glaz n’est pas un festival politique, c’est juste le devoir d’un festival d’intégrer ces problématiques. Il n’est plus l’heure de faire du beau. Notre objectif est d’aider à mieux comprendre par l’image ce qui se passe aujourd’hui sur notre chère planète terre. »

Jean-Baptiste Gandon

 

Glaz festival, du 16 novembre 2023 au 7 janvier 2024, Musée des beaux-arts, Les Champs Libres,  Université Rennes 2. Infos complètes sur : glaz-festival.com