La vie d'avant en photographie

Sport et culture
devanture d'un ancien studio photographique
À l’heure de l’incontournable présence du numérique, la fermeture de studio témoigne de la fin d’une époque : celle où le médium photographique avait un usage social et commercial. (M. Pernot)

Notamment connu pour ses travaux sur la communauté tsigane et les grands ensembles de banlieue, le photographe Mathieu Pernot joue cette fois au commissaire d’exposition et imagine « Une vie en photographie », fruit d’une sélection de clichés dans le fonds sans fin du Musée de Bretagne. Le chroniqueur de son temps nous parle de ses choix, à travers quelques clichés. 

De la naissance à la mort en passant par le mariage, c’était comment la vie avant ? La réponse se situe quelque part dans les 400 000 négatifs du fonds photographique du Musée de Bretagne, explorés pour l’occasion par Mathieu Pernot.

« Cette exposition fait suite à un premier projet mené en Bretagne en 2015. J’avais racheté un fonds de photographies Kodak datant de 1965. Ces images montraient des vitrines de magasins. J’ai eu envie de les retrouver 50 ans après » raconte Mathieu Pernot. Bilan des courses ? « Celles-ci avaient bien sûr toutes disparu, un peu comme le métier de photographe, victime de la révolution numérique. »

Instantanés de vie

De cette enquête est née l’idée d’un regard sur les collections du Musée de Bretagne. En ligne de mire, la vie des Bretons, mais aussi la vue, puisque le lauréat du prix Niepce 2014 en profite en effet pour réinterroger les pratiques photographiques de studio dans la région. « On m’a en quelque sorte donné carte blanche, et j’ai pu découvrir ces archives uniques en leur genre. »
Introduite par les images de devantures de magasins dialoguant à 50 ans d’intervalle, « Une vie en photographie » plonge ensuite littéralement dans le tourbillon de l’existence : « La première image est celle d’un bébé, la dernière celle d’une personne âgée. »
Des instantanés de vie, avec ses hauts, comme les mariages, et ses bas, comme les décès précoces. Prises au début du siècle ou en 1970, les époques dialoguent entre elles, tandis que des murs de l’exposition s’attardent sur certaines pratiques comme la photographie mortuaire.

Jean-Baptiste Gandon

Mathieu Pernot, « Une vie en photographie », exposition visible du 13 mai au 3 décembre au Musée de Bretagne