Photographie : la Chambrée voit la vie en mauve

Aux sources de la Chambrée, nous trouvons l’association Crab cake corporation, bien connue pour organiser le festival de musiques électro au cœur gros comme ça (Big Love), ainsi que le collectif photographique Contrefeux.

Plutôt que faire chambre à part, les deux structures ont fait converger leurs points de vue pour créer cette galerie photographique pas comme les autres : d’abord parce que la Chambrée entend bien développer « un travail de commissariat actif et socialement engagé. » Ensuite parce que les photographes exposés ne sont pas forcément bien en vue dans le paysage photographique.

Afin de lutter contre la précarité financière de ces artistes émergeants, les clichés exposés sont mis en vente. Les portefeuilles moins garnis peuvent aussi faire un geste pour l'association en se procurant le zine de l'exposition ou l'un de ses fascicules produits avec Media Graphic et Sel de Pixel.

Aux commandes de l’appareil, une triplette féminine bien décidée à faire bouger les cadres : la photographe rennaise Louise Quignon, son alter égale Clémence Lesné et Laurence Perron, québécoise doctorante en lettres et en sémiologie de l’image.

La chambrée pour "caméra" ; pour "La chambre claire" de Roland Barthes ; pour "Une chambre à soi" de Virginia Woolf ou "Dans ma chambre" de Guillaume Dustan : annoncées en filigrane, ces références permettent de mieux cerner les sujets photographiques de l’espace d’exposition.

Première exposition proposée dans la nouvelle galerie de la rue Victor Hugo, « Désert mauve » ouvre une boîte de dialogue originale entre les photographies d’Isabelle Scotta et celles d’Ekaterina Kolesnikova. Un voyage à la fois inquiétant et serein, des étendues arides de la première aux évocations humanistes de la seconde. Vous avez bien dit le pull over mauve ?

Jean-Baptiste Gandon