Le bois prend racine à Beauregard

Logement et urbanisme
Perspective du programme L'île ô bois
Perspective du programme L'île ô bois, à Beauregard, de 111 logements. (Ataraxia / Liard et Tanguy architectes)

Dans le quartier de Beauregard, deux programmes d'habitat bois sont annoncés. La construction de l'un d'eux, L'Île ô bois, composé de 111 logements, doit démarrer à l'automne. Elle incarne une démarche bas carbone, qui s'inscrit dans un appel à manifestation d'intérêt de Rennes Métropole.

Entre la rocade et la Robiquette, la Zac de Beauregard Quincé rehausse ses exigences environnementales dans la dernière ligne droite. Un vaste parc champêtre de plus de 15 hectares verra bientôt le jour (voir encadré). À la ferme de Quincé, un tiers-lieu agriculturel est en germe. Un peu plus loin, le chantier de L’Île ô bois doit démarrer à l'automne pour une livraison à horizon 2023-2024.
Porté par le promoteur Ataraxia, ce projet se compose de 111 logements en accession à la propriété, répartis en 72 logements collectifs (R+6) et 39 maisons individuelles, assis sur trois îlots distincts. Avec un point commun : l’ossature bois.

Planchers et murs porteurs

Les planchers des immeubles sont prévus en bois massif (26 cm d’épaisseur). Les murs porteurs seront montés en bois lamellé croisé (CLT). Mais hormis quelques cloisons intérieures, rien ne rappellera leur ADN bois à l’extérieur. Les fondations, les cages d’ascenseur et les couloirs seront coulés en béton. « En France, au-delà de trois étages, la réglementation incendie des immeubles d’habitation ne nous permet pas d’en faire plus, notamment en façade », regrette l’architecte Patrice Liard du cabinet d'architectes Liard & Tanguy.
Le matériau biosourcé conserve toutefois ses atouts.

Les atouts du bois

Le bois stocke le carbone capté par l’arbre dans la forêt. Son procédé de fabrication absorbe peu d’eau, peu d’énergies polluantes.
Son emploi massif dans le gros œuvre d’un bâtiment neuf peut réduire ses émissions de CO2 jusqu’à 45 %. Excellent isolant, il freine les dépenses énergétiques de chauffage.
Son cycle de vie à faible empreinte carbone en fera l’un des matériaux signature de la future réglementation environnementale (RE 2020), en vigueur dès janvier 2022.
La facilité de mise en œuvre est un autre argument. « Les panneaux sont préassemblés en usine aux dimensions requises, indique Patrice Liard. C’est un chantier sec, plus propre et moins bruyant. Les ouvriers travaillent dans de meilleures conditions. »

Import d'abord

La plus-value écologique du bois a un coût. « Notre programme sera 10 à 15 % plus onéreux qu’une construction neuve traditionnelle. » Avec la reprise économique, le prix du bois d’œuvre s’envole. La demande est forte, les constructeurs peinent à se fournir. « Nous sommes vigilants. Mais cette situation d’inflation concerne de nombreux matériaux, notamment l’acier. » Les forêts françaises produisent mais la filière industrielle de transformation est loin d’être mâture. « Pour l’instant, c’est encore le Nord de l’Europe qui nous approvisionne en épicéa. »

La construction bois dans la métropole

Sur le secteur de Beauregard, un deuxième programme d’habitat bois est actuellement en cours de finalisation, L’Arboretum (Arc & Keredes / Archipel Habitat / Anthracite & Atelier Woa) . Il comptera 145 logements dont 40 locatifs sociaux et 22 maisons.

Lancé en 2017 par Rennes Métropole avec Abibois, l'Appel à manifestation d'intérêt (AMI) « Construction bois pour tous » va donner naissance à 340 logements en bois dans onze programmes immobiliers, dont L'Île ô bois, accueillis dans dix communes.

Olivier Brovelli

Un futur parc champêtre à Beauregard

Un  vaste parc champêtre de 15 hectares doit voir le jour à Beauregard à horizon 2022. Situé au nord du quartier, il s'étendra sur 1,5 km entre la rue Fernand-Robert et le boulevard de la Robiquette.

  • Étudié avec le Conseil local de la biodiversité, le parc sera réalisé avec les conseils de la Ligue de protection des oiseaux (LPO), Bretagne vivante ou encore Eau et rivières de Bretagne.
  • Il comprendra différents espaces dont les ambiances répondront aux caractéristiques écologiques et historiques des secteurs (zone humide, haies bocagères, plaine, belvédères, landes, fermes urbaines de Quincé, clairières…) et aux besoins et usages des habitants.
  • Sont notamment prévues la plantation de près de 3 000 arbres et arbustes ainsi la création de nouvelles aires de loisirs (aires de jeux, pumptrack…) et d'observatoires.

Coût prévisionnel de l'opération : 3,5 M€.

Perspective du futur parc champêtre
Perspective du futur parc champêtre