La Ville donne de la valeur à ses arbres
Quelle est la valeur des arbres dans l'espace public? La réponse sera apportée par un nouveau "barème de l'arbre", adopté en conseil municipal le 17 octobre 2022. Il aidera la Ville à faire des choix dans les projets d'aménagement urbain et sera opposable en cas de dégradations causées par des travaux… Un outil qui vise à protéger le patrimoine arboré et à faire prendre conscience de son intérêt.
67 760 €. C'est la valeur de ces deux magnifiques quercus robur, autrement dit des chênes pédonculés, implantés depuis des décennies à l'angle de rues de Vern et de Chateaugiron. Comment est-on parvenu à déterminer un prix aussi précis?
Eh bien les jardiniers de la Ville ont utilisé le "barème de l'arbre" (1). Un outil qui croise de très nombreux critères pour calculer cette valeur: taille, circonférence, volume, espèce, âge ou état sanitaire bien sûr. Mais aussi localisation, exposition, intérêt écologique, importance du système racinaire, rôle dans le paysage urbain, potentiel de séquestration du carbone ou pouvoir allergisant…
Au total, près d'une trentaine de données sont prises en compte et conduisent à définir une valeur financière, évidemment très variable d'un arbre à l'autre. C'est ainsi qu'à l'inverse des deux chênes pédonculés, les "robiniers pseudoacacia" de l'avenue de Pologne, plantés en 1972 mais en net déclin, ne sont estimés eux qu'à 3000€/arbre à peine.
Sensibiliser à la valeur des arbres
Quel est l'intérêt de donner une valeur financière aux arbres? "C'est avant tout une façon de faire prendre conscience aux habitants de la valeur, pas seulement financière, du patrimoine arboré de la Ville et de la nécessité de le préserver" explique la Direction des Jardins et de la Biodiversité. Une démarche qui s'inscrit pleinement dans la Charte de l'arbre adoptée par la Ville en décembre 2021 (lire ci-dessous).
C'est aux jardiniers municipaux que reviendra la responsabilité de mettre en oeuvre ce nouveau barème de l'arbre - le précédent datant de 1974 n'était plus adapté - lorsque cela s'avèrera nécessaire. Car au-delà de l'aspect pédagogique, cet outil aura des applications bien concrètes. La Ville pourra par exemple l'utiliser comme aide à la décision dans ses projets d'aménagement urbain ou dans les choix de replantations par exemple.
Le barème de l'arbre sera également opposable aux responsables de dégradations causées aux arbres pour le calcul de la réparation du préjudice. Il s'agit de travaux de voirie en premier lieu mais aussi de chantiers de construction, d'accidents de voiture ou de pur vandalisme… Souvent invisibles parce que touchant le système racinaire, ces blessures sont pourtant nombreuses: les jardiniers de la Ville en dénombrent 150 à 200 tous les ans.