Foire aux questions : arrêt de la collecte des végétaux à domicile

tondeuse
(© Arnaud Loubry)

Pourquoi cet arrêt ?

Ce service a été mis en place en 1998 pour pallier le manque d’équipements. Aujourd’hui, le territoire de Rennes Métropole est couvert par 18 déchèteries et 6 plateformes végétaux.

En outre, le contexte de réchauffement climatique nous contraint à revoir nos pratiques et à reconsidérer les végétaux du jardin comme des ressources essentielles à celui-ci pour limiter notamment sécheresse et perte de biodiversité.

Pourquoi valoriser ses végétaux ?

Pour des raisons environnementales : favoriser la biodiversité au jardin, enrichir les sols, réduire les besoins en arrosage...

  • La pelouse est composée à 80% d’eau, il est plus écologique de réutiliser sur place ce que fournit la nature (pas de transport).
  • Les tailles permettent de produire un paillage qui protège les sols et réduit les besoins d’arrosage.

Sans véhicule, quelles sont les solutions ?

Nous sommes conscients que de tels changements peuvent être impactants pour les habitants et en particulier pour les personnes plus âgées ou celles qui n’ont pas de véhicule. Il existe diverses techniques pour éviter les déplacements en déchèterie :

  • Tondre en mulching, c’est très bon pour le sol, ça évite le ramassage et donc la gestion de la tonte.
  • Les petits branchages et tailles annuelles peuvent être broyés sous la tondeuse, ce qui en fait un excellent broyat à disperser aux pieds des haies, massifs de fleurs ou bien en structurant pour le compost.
  • Les plus grosses tailles peuvent être déposées au fond du jardin et servir à créer une haie sèche, méthode qui consiste à stocker les branchages en haie. Au fil du temps, le bois se décompose et nourrit le sol.
  • Dans certains quartiers, des habitants qui ont un potager recherchent pour leur jardin des ressources végétales (feuilles, branchages voire de la tonte).
  • Enfin, iI est possible de solliciter l’aide d’un voisin qui, à l’occasion d’un déplacement en déchèterie, peut y déposer vos branches non utilisées.

Si chacun prend sa voiture pour apporter ses tailles en déchèterie, en quoi est-ce plus écologique ?

L’objectif poursuivi est d’inciter à la pratique du jardin zéro déchet bénéfique à ce dernier.

De plus, les visites supplémentaires en déchèteries potentiellement générées par l’arrêt du service (qui concerne 17 000 foyers rennais) seront largement compensées par la baisse de fréquentation en déchèterie générée par le zéro tonte (qui concerne 80 000 foyers sur la Métropole) : -5% de fréquentation attendue soit environ 1 million de km/an économisés.

Les branchages, feuilles et souches seront-ils acceptés en déchèterie après le 1er janvier 2024 ?

Oui, seule la tonte de pelouse ne pourra plus être déposée.

Qu’en est-il des résidus issus du passage de la pelouse au scarificateur ?

Les résidus issus du passage de la pelouse au scarificateur (mousses et éventuelles herbes indésirables) pourront être déposés en déchèteries à condition de ne pas avoir été mélangés à la tonte

Comment l’information a-t-elle été diffusée ?

  • Par un courrier du Vice-Président de Rennes Métropole déposé en boîte-aux-lettres courant juin avec le calendrier des collectes 2023/2024.
  • Des articles dans la presse régionale (Ouest-France, Le Télégramme), un reportage sur TFI et une information dans le supplément déchets du Rennes Métropole Magazine de juin 2023.

Les habitants concernés ont-ils été consultés sur ces mesures ?

Les décisions prises sont le résultat d’une phase de concertation large qui a été menée en 2021 pour élaborer le plan stratégique déchets. Un questionnaire et une boîte à idées ont été mis en ligne sur le site internet de la Fabrique Citoyenne et mis à disposition des habitants dans les déchèteries de juin à novembre 2021.

Les médiateurs déchets ont été présents dans les 43 communes en septembre / octobre 2021 pour échanger sur les enjeux de réduction et de valorisation des déchets. Ces actions ont permis de récolter plus de 1 500 observations.

En parallèle, un groupe de 43 usagers tirés au sort s’est réuni lors de plusieurs ateliers, pour élaborer une proposition citoyenne pour la stratégie déchets. Cette dernière, constituée de 31 recommandations, enrichie de la synthèse des observations collectées par les questionnaires et les médiateurs, a servi de socle au plan stratégique déchets.

Dans cette proposition, les usagers ont mis en avant la nécessité de promouvoir le jardinage zéro déchet afin de transformer les végétaux en ressources. 

De plus, en 2022, le programme local de prévention des déchets a fait l’objet d’une consultation publique accessible en ligne sur le site internet de Rennes Métropole.

L’arrêt de la collecte ne va-t-il pas engendrer des pratiques telles que le brûlage ou les dépôts sauvages ?

Nos études ont montré que la très grande majorité des usagers trouvera des solutions autres que le brûlage ou les dépôts sauvages.

Il est vrai que le brûlage des végétaux produit des polluants très toxiques et dangereux pour la santé et l’environnement (composants organiques volatiles, particules, dioxines…).

La pratique est passible d’une amende de 750 euros et plus. Les dépôts sauvages de végétaux favorisent, eux, la prolifération des orties et autres plantes indésirables dans les chemins, en lisière de bois ou au bord des rivières. Ils sont passibles d’une amende pouvant aller jusqu’à 1 500 euros.

De plus, le dépôt sauvage de tonte est particulièrement néfaste et dangereux car la tonte en tas fermente sans oxygène ce qui a pour conséquence la production de méthane, puissant gaz à effet de serre.

La contrainte est-elle la meilleure façon de faire ?

La collecte des végétaux peut s’avérer contre-productive pour favoriser l’utilisation des végétaux en ressources car, en facilitant l’évacuation systématique, elle n’incite pas à changer ses habitudes.

L’accompagnement vers des pratiques plus vertueuses et écologiquement responsables sont de la responsabilité des collectivités territoriales.

Que vont devenir les agents qui effectuaient la collecte ?

La société Tribord réfléchit, avec le soutien de la Métropole, à la réorientation des agents en question vers d’autres missions en lien avec le tri des déchets alimentaires et l’arrêt de l’accueil des tontes en déchèterie.

Un marché se termine mais dans le cadre des autres prestations portées par Rennes Métropole, le nombre de salariés travaillant pour la collectivité va augmenter ainsi que le nombre d’heures en insertion (clauses sociales et marchés réservés).

Ma Taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM) va-t-elle baisser ?

Non, la TEOM ne va pas baisser. La loi de février 2020 (loi AGEC- Anti-gaspillage pour une économie circulaire) exige des collectivités qu’elles déploient d’ici 2024 le tri à la source des déchets alimentaires via le compostage ou la collecte. Ce nouveau service a un coût que la TEOM va financer.

De façon plus globale, les coûts de gestion des déchets augmentent de façon sensible et nous conduisent à rechercher des optimisations du service, notamment pour financer l’accompagnement renforcé des habitants à une gestion des végétaux sur le jardin (animations, formations, opérations de broyage…).

À noter : le service de collecte des végétaux à domicile était jusqu’à présent financé par les 240 000 ménages de la métropole, alors qu’il ne bénéficie qu’aux 17 000 foyers résidant en maison individuelle en intrarocade.