Centre ancien : l’habitat insalubre recule
La restructuration totale de trois immeubles situés aux 9, 11 et 11 bis rue Saint-Georges illustre l’opération d’envergure menée pour sauvegarder le patrimoine et améliorer la qualité de l’habitat en centre-ville.
Toujours dans leurs habits du 16e et 18e siècles, les trois immeubles ont fait peau neuve. Extérieur comme intérieur, le lifting est impressionnant. Plusieurs arrêtés de péril et d’insalubrité frappaient, depuis 2009, ce bâti fortement dégradé, composé de onze logements et trois commerces en rez-de-chaussée. Des constructions anarchiques encombraient la cour intérieure, rendant périlleux l’accès des pompiers en cas d’incendie.
Le chantier de rénovation a permis de transformer les trois bâtiments en un ensemble immobilier unique. Un accès sous porche, une cage d’escalier à l’air libre, une cour commune végétalisée et des locaux vélos ont été créés. Les onze studios sont devenus trois logements sociaux - jusqu’au T4 - désormais propriété d’Archipel Habitat. Rénovés avec des matériaux sains et de construction traditionnelle, les appartements ont conservé leur cachet médiéval avec des poutres épaisses, de belles tomettes et même des foyers de cheminée.
Symbolique, cette rénovation exemplaire est un précipité de toutes les difficultés de la requalification des immeubles dégradés de notre patrimoine ancien. Mais elle affirme aussi notre volonté de maintenir un centre historique vivant et habité.
Un chantier exigeant
Entre les études, le curetage, la démolition puis la réhabilitation, les travaux ont pris cinq ans. « Chaque pièce de bois de la charpente a été déposée, traitée et remontée selon les modes constructifs de l’époque », explique Nicolas Decouvelaere, directeur développement et patrimoine d’Archipel Habitat. « La configuration des lieux, les contraintes architecturales rendaient l’opération particulièrement complexe, confirme Mélanie Barchino, responsable de l’opération Centre ancien pour Territoires Publics. Mais le montage administratif, juridique et financier l’était tout autant ». Même si la négociation avec les copropriétaires s’est faite à l’amiable cette fois.
Au rez-de-chaussée, les trois cellules commerciales, pas très fonctionnelles, ont été fondues dans une grande boutique lumineuse, désormais occupée par l’extension de la librairie Le Failler, consacrée aux Beaux-arts.
Olivier Brovelli
-
110 M€ de travaux de rénovation, dont 63M€ financements Anah, Rennes Métropole et Ville de Rennes
-
243 immeubles rénovés ou en cours de traitement en 2011-2023
Source : Territoires -
600 logements du centre ancien à réhabiliter d'ici 2030
Visite des lieux
Des commerces qui attirent
Territoires Publics lance un nouvel appel à projets pour accueillir deux activités de commerce de détail - à l’exclusion de la restauration - après requalification de deux locaux aux n°14 et 16 rue Pont-aux-Foulons, en rez-de-chaussée.
À terme, une vingtaine de locaux commerciaux réhabilités doit être remis sur le marché dans le centre historique.
En savoir plus sur la prise de bail dans le centre ancien rue Pont-aux-Foulons