Un plan bruit pour lutter contre les nuisances sonores du trafic routier
Le conseil métropolitain a adopté jeudi 30 juin un nouveau Plan de prévention du bruit dans l'environnement, au titre de sa compétence "lutte contre les nuisances sonores". Il définit les mesures visant à réduire l’exposition des habitants au bruit, essentiellement le long des axes routiers gérés par Rennes Métropole. On dénombre une dizaine de points noirs sur le territoire.
L'essentiel à retenir
- Le Plan de prévention du bruit définit les mesures visant à réduire l’exposition des habitants au bruit
- Sur la Métropole, on dénombre une dizaine de points noirs : moins de 1 % de la population est exposée à des niveaux sonores dépassant le seuil réglementaire
- Dans les secteurs dépassant les seuils de bruit autorisés, Rennes Métropole a l'obligation d'agir pour réduire les nuisances sonores
Un Plan de prévention du bruit, à quoi ça sert ?
Sur la base de "cartes du bruit" actualisées (à consulter ici), le nouveau PPBE de Rennes Métropole propose des actions de prévention, de réduction et de protection contre le bruit généré par la circulation sur les axes métropolitains, pour la période 2022-2026. La compétence "lutte contre les nuisances sonores" de Rennes Métropole se limite au champ de la directive européenne qui concerne le bruit des transports et de l'industrie (ces derniers étant faibles dans la métropole).
Quels secteurs sont concernés dans la métropole ?
- Dans Rennes Métropole, on dénombre neuf secteurs dépassant le seuil réglementaire pour le bruit routier, fixé à 68 décibels. Ils sont situés pour l'essentiel dans Rennes intra-rocade: rues de Nantes, de l'Alma, de Saint-Malo, de Chateaudun, etc. Ainsi qu'à Gévezé (RD27) et à Vezin-le-Coquet (RD 125). On compte également quelques points diffus de dépassement du seuil autorisé, impactant moins de dix habitants.
- Environ 1300 habitants, principalement des Rennais, sont exposés aux nuisances sonores du trafic routier. Ce chiffre inclut celles générées par la rocade de Rennes qui est une route nationale gérée par l'État.
- Le PPBE répertorie également une dizaine de zones de vigilance où le bruit dépasse les 65 décibels. Elles sont localisées essentiellement sur les routes de la deuxième couronne métropolitaine: Vern-sur-Seiche, Bruz, Saint-Jacques, Saint-Grégoire, etc. Ainsi que sur les boulevards sud et la rue de Vern à Rennes.
Amélioration ou dégradation ?
- Le trafic routier est la principale source d’exposition au bruit dans l'environnement après le trafic aérien (pour lequel la métropole n'est pas compétente). Toutes sources de bruit des transports confondues, moins de 1 % de la population de Rennes Métropole est exposée à des niveaux sonores dépassant le seuil réglementaire.
- Globalement, la situation s'améliore plutôt dans Rennes intra-rocade grâce aux aménagements et équipements publics liés à la mobilité (baisse du trafic routier grâce au métro et au réseau de bus, réduction de la vitesse, etc.). Mais elle a tendance à se dégrader sur les axes de la deuxième couronne métropolitaine et sur les pénétrantes en raison de l'augmentation du trafic routier.
Quels sont les actions possibles contre le bruit ?
Dans les secteurs dépassant les seuils de bruit autorisés, Rennes Métropole a l'obligation d'agir pour réduire les nuisances sonores que subissent les riverains. Entre prévention, réduction et protection contre le bruit, plusieurs solutions sont possibles:
- la réduction du trafic sur le long terme en lien avec le développement des transports en commun (bus et métro), de la marche et du vélo
- la réduction de la vitesse grâce à des aménagements routiers ou la limitation de la vitesse dans certaines zones
- la pose d'enrobés phoniques sur la chaussée (comme récemment sur la RD29 à Saint-Grégoire) qui réduisent sensiblement le bruit routier
- la réalisation de merlons (buttes de terre) faisant office de barrière acoustique "naturelle"
- la pose d'écrans phoniques
Pour autant, ces solutions ne sont pas toujours simples à mettre en œuvre, notamment en milieu urbain où les immeubles bordent les voies de circulation. Dans les secteurs de nuisances sonores diffuses, Rennes Métropole envisage d'accompagner financièrement les habitants pour réaliser l'isolation phonique des façades d'habitations.
Les attentes des Métropolitains
Le nouveau Plan de prévention du bruit dans l'environnement a fait l'objet d'une consultation publique l'hiver dernier. Près de 400 habitants de Rennes Métropole ont déposé des observations.
- S'agissant du bruit routier, plusieurs d'entre eux ont pointé des zones de bruit qui n'avaient pas encore été recensées. De nouveaux secteurs ont ainsi été intégrés en zone de vigilance, tels à Rennes la rue de Vern au niveau de la Poterie ou les boulevards sud.
- Les attentes exprimées par les habitants en matière de lutte contre le bruit routier: des ouvrages de protection, des contrôles de vitesse et de bruit (notamment des scooters), la baisse de la vitesse et des aménagements de voirie limitant les nuisances sonores.
- À noter que 18% des observations déposées concernaient les survols aériens au sud de Rennes, compétence de l'État, qui ont été récemment modifiés au départ de l'aéroport de Rennes-Saint-Jacques.