Terre de Jeux : une délégation d'athlètes américains s'entraîne à Rennes

Alors que la nuit n'est pas encore complètement levée, vendredi 3 novembre 2023, des voix s'élèvent de la salle spécialisée de sports acrobatiques dans le quartier de Bréquigny, à Rennes. A plus de 8 mètres de haut, sous les arches métalliques, les trampolinistes exécutent leurs figures mêlant élégance et puissance. Les mouvements s'enchaînent. D'autres encouragent leur partenaire : " Yeah, good job !" Ils sont une trentaine d'athlètes à être venu des États-Unis pour s'entraîner durant cinq jours, avant leur départ pour l'Angleterre pour les championnats du monde de trampoline et de tumbling.

Une fierté pour Didier Semmola, coordonnateur Pôle France de Trampoline Rennes. Il faut dire que c'est la première fois qu'une délégation américaine est accueillie dans les locaux. "On a déjà eu des délégations canadienne et anglaise. Avoir une équipe d'athlètes américaine venir ici c'est particulier, parce que c'est une nation forte en gymnastique. Ça permet d'échanger et de créer des affinités."

 

Une infrastructure de haut niveau
 

Rennes n'a pas été choisie par hasard par l'équipe américaine. La trente-septième édition des championnats du monde de trampoline a lieu du 9 au 12 novembre 2023 à Birmingham, en Angleterre. "Cela permet s'acclimater au décalage horaire, indique Nuno Merino, directeur du programme trampoline et tumbling de l'équipe américaine, qui a lui-même participé aux Jeux Olympiques d'Athènes en 2004 sous la bannière du Portugal. Avec ces équipements, la transition s'est faite naturellement."

Caméras pour revisionner et analyser ses figures, deux grands trampolines, deux bacs à mousse… Avec ces 3 000 m², ces sportifs de haut niveau évoluent dans un environnement idéal. "On avait le matériel, on a juste adapté nos entrainements pour accueillir l'équipe", souligne le coordonnateur de la Fédération française de gymnastique.

Spectaculaire, Sarah Webster virevolte dans les airs.  Pour cette gymnaste originaire de Louisiane, "la salle est similaire à nos salles d'entraînement. J'aime la puissance de ces trampolines, ils sont bien adaptés à mon type d'excursion." Âgée 24 ans, elle tentera de se qualifier pour les Jeux Olympiques de 2024 en essayant d'ajouter à sa prestation un double salto arrière avec double vrille.

Le complexe sportif dédié aux sports acrobatiques est l’un des trois Pôles Trampoline français (avec l’INSEP et Antibes). Ainsi il a été logiquement retenu comme site d'entraînement Terre des Jeux Paris 2024. "Une mise en lumière de l'infrastructure toujours bienvenue", pour Didier Semmola.

 

Deux françaises en lice pour les Jeux Olympiques

Cette salle, la française, Cléa Brousse la connait bien. Cela fait maintenant six ans, qu'elle côtoie les toiles de saut synthétiques. Une deuxième maison pour la sportive qui s'entraîne entre 17 h et 20 h par semaine.

Cette lyonnaise d'origine, pensionnaire du Pôle France de Rennes, s'envolera elle aussi pour les championnats du monde en Angleterre avec un but : " Etre la remplaçante aux Jeux Olympiques 2024." Après avoir fini cinquième à la coupe du monde Varna (Bulgarie), c'est la dernière ligne droite pour la jeune femme âgée de 19 ans.

Venue scruter ses homologues américains, elle s'émerveille : " Les américains mettent l'ambiance ! Voyez le monde dans les tribunes". En effet des familles d'athlètes français, des passionnés et des curieux ont investi les 450 places de la tribune. "On est amis mais sur le plateau on est en concurrents", glisse la gymnaste.

En contrat avec la Ville de Rennes, la jeune trampoliniste transmet sa passion à des élèves de CM1 de l'école maternelle et élémentaire Cloteaux. "Ils sont curieux et me posent beaucoup de questions", sourit Cléa Brousse. Elle a promis de leur envoyer des petites vidéos pour qu'ils puissent la suivre.

J-3 avant que Cléa n'entame sa routine, monte sur la toile, se présente, prenne une grande respiration et se dise "Cléa tu es la meilleure ! "

Auriane Latrémolière