S’adapter aux chaleurs : la ville de demain se fabrique aujourd’hui

Environnement
jardin arboré avenue Henri Freville
L'arbre est l'allié indispensable de la lutte contre la chaleur (A. Loubry )

Végétalisation des espaces publics, plantation de palettes végétales, désimperméabilisation des sols… Face aux températures en hausse et aux risques désormais accrus d’épisodes de fortes chaleurs, la ville de Rennes s’adapte au dérèglement climatique et adopte des mesures durables pour protéger sur le long terme les habitantes et habitants. 

« Il est inéluctable, le réchauffement climatique », signale Nathalie Appéré, maire de Rennes et présidente de Rennes Métropole, ce 22 juin, en présentant les outils de la Ville, développés pour répondre aux défis et enjeux écologiques actuels. Atteindre la neutralité carbone et réduire de 50% les émissions de gaz à effet de serre par habitant d’ici 2030 figurent parmi les objectifs de la métropole. Elle rappelle : « Il n’y a pas d’adaptation sans travail systémique de lutte contre le réchauffement en parallèle. Néanmoins, malgré une stratégie ambitieuse de décarbonation, nous savons que nous avons d’ores et déjà à faire face au dérèglement climatique et qu’il va s’accentuer. » Impossible désormais d’envisager des aménagements au sein de l’espace urbain sans aborder sa végétalisation et la gestion de l’eau. « Nous ne sommes plus dans l’idée d’un réchauffement climatique susceptible d’impacter les générations futures mais bien dans les conséquences aujourd’hui et maintenant. », souligne la maire-présidente. 

Un allié indispensable : l'arbre 

Réduire l’impact des ilots de chaleur est une priorité. Objectif du mandat : 30 000 arbres plantés à l’horizon 2026. « Un objectif en passe d’être tenu », précise Nathalie Appéré, comptabilisant déjà plus de 11 000 arbres intégrés au paysage rennais. Elle souligne la nécessité de mettre en place « des mesures structurelles d’adaptation », rappelant les difficultés à certains endroits, tels que le centre-ville de Rennes, de composer entre l’urgence de la situation et la préservation du patrimoine existant. Les places de la mairie, Sainte-Anne ou encore Saint-Germain devraient dans quelques années bénéficier de zones ombragées plus importantes, assure-t-elle : « Les chênes sont encore jeunes actuellement. » Les réaménagements de voiries, chaussées piétonnes, etc. sont également envisagées aujourd’hui de manière à favoriser l’infiltration de l’eau et la perméabilité des sols pour alimenter les arbres en eau et leur permettre un meilleur développement racinaire.

Végétaliser les espaces

C'est un automatisme dans tous les lieux minéralisés. Les cours d’école en sont un exemple fort. Sept établissements scolaires rennais ont bénéficié depuis 2020 d’un réaménagement de l’espace et deux autres chantiers seront réalisés cet été, privilégiant l’épanouissement des enfants au sein d’un environnement végétal. C’est aussi à travers les ilots de fraicheur, tels que réalisés sur la place de la Parcheminerie et réfléchis selon une palette végétale adaptée aux enjeux climatiques, que les services municipaux travaillent à « une descente des températures et une gestion des sols plus intelligentes. »
La désimperméabilisation des sols contribue à l’infiltration des eaux pluviales, réduisant les risques d’inondation et de pollution et améliorant le cycle naturel de l’eau. La collectivité incite les propriétaires à désimperméabiliser les sols sur les espaces privés, à travers la mise en place d’aides qui seront bientôt communiquées aux habitantes et habitants. 
 

Marine Combe

Ces dispositifs de végétalisation et de gestion de l'eau viennent compléter les actions rapides mises en place chaque été (ainsi que de nouveaux dispositifs) à découvrir dans notre page où se rafraichir l'été à Rennes ?