A Rennes on parle brezhoneg et galo

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Labellisation du niveau 2 la charte Ya d'ar brezhoneg
Labellisation du niveau 2 la charte Ya d'ar brezhoneg le 24 février 2022 (A. Loubry)

Rennes soutient depuis très longtemps la pratique du breton. Elle vient de valider le niveau 2 de la charte "Ya d'ar brezhoneg" qui engage la commune à  développer la langue dans la vie locale. Mais la politique linguistique rennaise est plus étendue. Elle concerne également le gallo, et toutes les langues parlées à Rennes. 
Explications avec Montserrat Casacuberta-Palmada, conseillère déléguée aux Politiques linguistiques et langues de Bretagne. 

Quelle est la situation des langues de Bretagne à Rennes aujourd’hui ?

Il y a environ 6000 langues parlées dans le monde. La moitié aura disparu après le 21e siècle. Les langues de Bretagne présentes à Rennes, le gallo et le breton, s’inscrivent dans cette problématique. Elles ont souffert, comme beaucoup d’autres langues, d’avoir été discriminées à partir du 19e siècle. On disait aux gens : « ce que tu parles est mauvais », c’était une violence symbolique terrible. Aujourd’hui, la diversité linguistique ne doit plus être vue comme une tour de Babel où personne ne se comprend. Au contraire, même si le français est la langue véhiculaire partagée par tous, les brittophones, comme les gallésants, ont le droit à une politique publique pour leur langue, au nom de l’égalité. C’est le sens de toute politique linguistique publique : aider les locuteurs et locutrices d’une langue à l’utiliser normalement dans un maximum de domaines. 
Nous ne négligeons pas les autres langues parlées sur le territoire rennais : le turc, le kabyle ou encore le persan, par exemple. L’idée c’est vraiment de créer de la cohésion sociale en célébrant toutes ces langues présentes dans notre ville, dans le respect des droits culturels.. . Il faut sortir de la logique unique de langue du territoire, cela n'a plus de sens au 21e siècle. 

Quelles sont les mesures-phares de votre feuille de route pour ces langues ?

De manière générale, le breton et le gallo doivent bénéficier de politiques publiques adaptées à leurs spécificités. Concernant le breton, nous avons validé le niveau 2 de la Charte charte ‘’Ya d’ar brezhoneg’’, qui donne un cadre à notre action. Par ailleurs, 4 nouvelles filières bilingues à l’école publique devraient voir le jour durant ce mandat, à raison d’une création tous les 2 ans : Simone Veil sera ainsi ouverte à la rentrée 2022, ensuite, en 2023 une nouvelle filière au quartier du Blosne. Pour cela, il est nécessaire de mieux former les agents à la langue bretonne, en particulier les ATSEM. Nous avons également pour objectif de soutenir le projet d’une nouvelle crèche bilingue associative, s’il se présente. Nous soutiendrons également le projet associatif de radio en breton Radio Roazhon, lancée par Radio Naoned en septembre dernier. La signalisation bilingue sur les bâtiments publics va également être renforcée.. 

Et pour le gallo ?

J’ai rencontré toutes les associations qui militent en faveur du gallo. Nous souhaitons les soutenir pour augmenter le nombre de locuteurs et locutrices de manière significative, sur le volet de la formation linguistique pour les adultes. Concernant le gallo, qui est une langue présente en Ille-et-Vilaine, l’objectif est de tisser des liens de coordination au niveau métropolitain, départemental et régional.