Le Grand Huit : nouveau lieu de la vie rennaise aux couleurs foraines

Le manège de la place Sainte-Anne, c’est lui. Les petits carrousels des centres commerciaux Alma et Grand Quartier, c’est encore lui.

Collectionneur et restaurateur de manèges unique en son genre, l’enchanteur Régis Masclet fait le bonheur des petits et grands rennais depuis de nombreuses années déjà.

Il est aujourd’hui la cheville ouvrière du Grand huit, nouveau lieu de la vie rennaise, qui ouvrira ses portes dans quelques mois. Dans un décor forain délicieusement vintage, les curieux viendront y découvrir des expositions ou y assister à des spectacles, y participer à des ateliers de création, ou plus prosaïquement s'y détendre autour d’un verre.

Une façon de faire la ville « à la rennaise »

Niché au cœur des anciens ateliers techniques de la gare SNCF, le Grand huit s’inscrit dans le projet plus vaste d’Eurorennes, qui vise le renouvellement urbain du quartier de la gare. "C'est un véritable morceau de ville que nous allons restituer aux Rennaises et aux Rennais, se félicite Nathalie Appéré, la maire de Rennes et présidente de Rennes Métropole. Ce lieu sera festif, familial et populaire, en écho à la culture cheminote qui a façonné son histoire". 

Marc Hervé, premier adjoint à l'urbanisme, rappelle que cet aménagement "s'inscrit dans le cadre du projet urbain Rennes 2030, qui permet de directement relier le centre-ville de Rennes à de puissants attracteurs : l'Hôtel-Dieu au Nord, l'Îlot de l'Octroi à l'Ouest, Baud-Chardonnet et ses plages à l'Est et ce Grand Huit au Sud des voies de chemin de fer". 
 

En attendant l’ouverture complète du tiers-lieu et de ses quatre halles de 13 000 m², où cohabiteront également logements individuels et collectifs, industries culturelles et créatives, et activités tertiaires, les lieux font l’objet d’une période d’urbanisme transitoire.

C'est un véritable morceau de ville que nous allons restituer aux Rennaises et aux Rennais. Ce lieu sera festif, familial et populaire, en écho à la culture cheminote qui a façonné son histoire.

Dans quelques jours, les plus chanceux pourront avoir un avant-goût de ce village forain , à l’occasion des Tombées de la nuit. "Le Grand huit sera le lieu de concerts du festival pour cette édition", confirme la directrice de l'événement Morgane Le Gallic. À découvrir sur scène, notamment : la violoncelliste Bahia el Bacha, Fleuve et son électro jazz breton, la fanfare Acid brass…

Épaulé par ses deux fils, le Nordiste Régis Masclet a quant à lui peuplé l’espace de ses machines douées d’un super pouvoir d’attraction. Un décor de rêve invitant les Rennais à se perdre dans un nouveau haut-lieu de vie de la ville.

Il ne s’agit ni d’un musée, ni d’une fête foraine, mais d’un lieu vivant, d’un espace de création dans lequel seront donnés des spectacles, et où les Rennais et les Rennaises pourront venir faire la fête.

Quatre halles dédiées aux arts forains

À terme, quatre halles aux allures de conservatoire forain ouvriront leurs portes sur les trésors accumulés par la famille Masclet au fil du temps. 

La halle 1 accueillera le public dans une ambiance mixant cabaret et bistrot d’un autre temps. Ce lieu de vie atypique sera rythmé par une programmation de spectacles vivants pour tout public.

Placées sous le signe de l’amusement et du patrimoine, les halles 2 et 3 présenteront les manèges de la collection du Grand huit, au gré d’expositions permanentes et temporaires. Ce patrimoine inestimable s’animera au gré de spectacles déambulatoires, d’expositions d’arts plastiques ou numériques. Il accueillera également des artistes en résidence, et pourra servir de lieu d’expérimentation pour le cinéma ou l’audiovisuel.

Quelques exemples de manèges enchanteurs, monsieur Masclet ? « Il y aura notamment un grand kiosque d’auto-tamponneuses de 1910, transformé en salle de réception. Il est tout en bois, fait 33 mètres de long pour 13 de large. Pour l’anecdote, il a voyagé aux Etats-Unis, où il a accueilli les plus grands DJ. Certains Rennais l’ont peut-être déjà vu au Thabor, où nous l’avons déjà monté deux fois. »

À découvrir également, un petit train déjà présenté pour l’inauguration de la gare de Rennes, il y a quelques années. Et aussi des jeux, des chaises volantes, des confiseries à l’ancienne, ainsi qu’un bar aménagé dans un kiosque des années 1950. Sans oublier le Bistromatik, un vieux robot très serviable au bras articulé récupéré chez Citroën, et qui servira bières et vins chauds en fonction de la météo.

Le premier wagon d’un projet XXL

La quatrième et dernière halle remplira les fonctions de bureaux et d’atelier du Grand huit. À la fois pavillon de création et atelier géant, elle sera aussi un tiers-lieu ayant pour vocation d’accueillir artistes, artisans et autres « makers » passionnés par la technologie et la création de groupe. Au menu : électronique, robotique, impression 3D, machines-outils…

« On trouvera toujours ici un manège en construction, des artisans et des makers pour faire vivre les lieux, confirme Régis Masclet. J’aimerais aussi que cet espace suscite des vocations chez les visiteurs. Que des jeunes aient envie de se former en électricité, en mécanique ou en peinture de décor, pour prendre la relève et prolonger le rêve. »

Aux manettes de cette halle 4 : les makers aux mains d’argent de Makeme, une société coopérative d’intérêt collectif déjà bien connue des Rennais.

En attendant l’ouverture progressive des lieux, les curieux pourront profiter de différents temps forts et de visites.

Le Grand huit, dites-vous ? « Ce nom a plein de sens. C’est le symbole de l’infini et donc de l’avenir. C’est bien sûr une référence à l’attraction du même nom. C’est aussi un clin d’œil à l’ancien nom du TNB. On peut enfin y voir les deux maillons d’une chaîne qu’on espère très longue. » Un vœu tombant fort à propos, le Grand huit étant le premier wagon d’un projet XXL qui suivra la ligne de chemin de fer jusqu’à la plaine de Baud.

« J’espère qu’un maximum de Rennais auront envie de venir faire la fête entre mes manèges », conclut Régis Masclet. Une rêve party, cela ne se refuse pas !

Jean-Baptiste Gandon.