L’art dans la ville

Fontaine Parmiggiani
Fontaine Parmiggiani (J. Mignot)

Disséminées dans la ville, près d'une centaine d’œuvres d’art sont intégrées dans notre environnement. Pourquoi sont-elles là ? Comment les choisit-on ? Peuvent-elles être détruites ? Zoom sur ce patrimoine commun parfois méconnu.

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Pourquoi Rennes et la Métropole installent-t-elles des œuvres d’art dans l’espace public ?

Pour mettre l’art à la portée de tous, mais aussi pour soutenir la création artistique et participer au rayonnement du territoire ! Cette présence artistique dans l’espace public est loin d’être une chose courante. La situation tient essentiellement à l’histoire de Rennes et à la politique culturelle menée depuis les années 1970. Et la commande publique n’en est pas la seule illustration: mise à disposition d’ateliers pour les artistes, soutien financier et en ingénierie… En 1977, Rennes a même créé le poste inédit de « conseiller aux arts plastiques » pour assurer le suivi et le portage des projets de la commande publique. Dorénavant, ce chargé de mission arts visuels exerce ces fonctions tant pour la Ville de Rennes que pour Rennes Métropole.

Comment les œuvres sont-elles choisies ?

Le fonctionnement de la commande d'art public a évolué au fil des ans. Commandées « au coup de cœur » dans les années 1980, les œuvres font aujourd’hui l’objet d’appels d’offres, de jurys ou de concours, avec des sélections préalables sur esquisses et l'avis d'un comité artistique. Un fonctionnement plus formalisé qui n’ôte cependant pas toute spontanéité : en 2015 par exemple, un simple e-mail a été envoyé aux artistes rennais pour leur proposer la réalisation d’une œuvre dans un cèdre du Thabor.

Ces œuvres peuvent-elles être détruites ?

Dans l’idée, oui, mais en pratique, c’est très rare. La ville s’engage contractuellement pour dix ans auprès de l’artiste pour le maintien de son œuvre dans l’espace public. Après, il n’y a plus de garantie : la ville est un support mouvant, en perpétuelle évolution, les choses peuvent donc changer au rythme des choix urbanistiques. Des œuvres peuvent ainsi être retirées… ou détruites. Une situation qui reste cependant très rare et qui se fait en dialogue avec les artistes et dans le respect de leur droit moral. Au chapitre des destructions, on peut néanmoins citer la disparition de la fresque de la façade du Liberté, d'Hervé Télémaque, ou encore l’œuvre « La ligne et le point du jour », de François Morellet, installée sur plusieurs immeubles aujourd'hui détruits. À noter que dans ce dernier cas, les matériaux de l'œuvre (des ardoises) ont été réutilisés, en accord avec les ayants droit de l'artiste, pour créer une œuvre hommage, l'œuvre Trait pour trait de Yann Lestrat, à Villejean.

oeuvre d'art
L'œuvre Trait pour trait de Yann Lestrat, à Villejean. (A.Loubry)

Que se passe-t-il quand une œuvre est abîmée ?

La Ville dispose d’un budget annuel de 20 000 euros environ pour entretenir la totalité des œuvres. La majeure partie de l’entretien est faite en interne, par les services jardins, nettoyage et patrimoine bâti. Mais parfois cela ne suffit pas et certaines œuvres sont trop détériorées : elles sont alors restaurées par des professionnels ou retirées. Il y a quelques décennies, on ne réfléchissait en effet pas forcément aux matériaux utilisés, qui doivent notamment résister aux intempéries. Mais faut-il considérer l’art comme quelque chose d’immuable ? 

C’est quoi, le 1% artistique ?

En 1951, un arrêté décrète que « 1 % des sommes consacrées par l’État pour chaque construction d’établissement scolaire ou universitaire devra financer la réalisation d’une œuvre d’art contemporaine intégrée au projet architectural ». Une mesure étendue aux constructions de nombreux autres ministères dans les années 1970 et 1980, et qui s’applique à tout bâtiment ayant pour vocation d’accueillir le public. C'est dans ce cadre qu'a, part exemple, été installée Revolving history, l'oeuvre de Laurent Grasso pour le Couvent des Jacobins.

la façade du couvent des jacobins
L'oeuvre Revolving history, sur la façade du Couvent des Jacobins (C. Le Dévéhat)

La carte des œuvres d'art public

Le Réseau Urbain d'Expression

Le street-art est en plein essor à Rennes. Depuis 2002, la Ville de Rennes a engagé une réflexion auprès des graffeurs rennais pour recenser leurs besoins et permettre un accompagnement en ce sens. Depuis l'automne 2016, le dispositif Réseau Urbain d'Expression (R.U.E.) :

  • offre un cadre légal de pratique, avec des murs mis à disposition
  • accompagne la mise en place de projets (subventions, autorisations, prêts...)
  • met en relation commanditaires et acteurs
  • permet un dialogue avec la collectivité et les élus

Murs autorisés, fiches d'artistes du territoire, actualités... Que vous soyez pratiquant ou simplement intéressé, retrouvez toutes les informations sur le site dédié !