La Libération à hauteur d’élève
À l’occasion des commémorations du 80e anniversaire de la Libération, 400 collégiens et lycéens participent à un escape game théâtralisé sous les couleurs de la Résistance.
L’heure est grave. Nous sommes le 3 août 1944. La 4e division blindée US est aux portes de Rennes. Les Allemands flanchent. Mais l’hôtel de ville est encore aux mains du régime de Vichy. Le général Le Vigan aimerait que la France Libre destitue le maire collaborationniste René Patay avant l’arrivée des Américains.
Dans la peau de résistants, 400 collégiens et lycéens bretons se prennent au jeu. Un tract circule : « Votre contact vous attend rue du Chapitre ». Et les voilà qui s’éparpillent aux quatre coins du centre-ville où les attendent neuf comédiens avec des énigmes, des devinettes chiffrées et des boîtes cadenassées. Il y a Aline Jestin la maquisarde, Roger Le Neveu le collabo, Yves Milon le doyen de la faculté des sciences… Les élèves cavalent. Les enseignants courent derrière. « C’est trop bien ! Il faut arriver les premiers ! ».
Histoire vraie
L’escape game s’appuie sur des faits historiques et des personnalités réelles. L’expérience immersive se déroule pendant deux heures. Les élèves de 3e des collèges Echange et Hautes-Ourmes sont de la partie ainsi que des jeunes accompagnés par la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ). D’autres classes ont fait le déplacement depuis Brest, Saint-Brieuc et Angers. « Cette sortie s’inscrit dans le parcours citoyen autour du devoir de mémoire, explique Yannick Louis, professeur d’histoire-géographie. C’est aussi une bonne façon de réviser, de vérifier les connaissances et de mettre du sens sur les mots, notamment l’idée de dévouement ».
Apprendre autrement
Le grand jeu d’aventure clôture une journée entière dédiée aux "innovations mémorielles", organisée par la Ville de Rennes, l’Education nationale, les Armées et l’Office national des combattants et victimes de guerre (ONaCVG). « Pour apprendre l’histoire autrement, résume Nathalie Bidan, chargée de mission nationale Mémoire et spectacle vivant. À cet âge, passer par l’émotion, ressentir la peur et l’adrénaline est une bonne façon d’apprivoiser le passé, d’en garder un souvenir durable ».
Olivier Brovelli