À la découverte des Halles en commun
À La Courrouze, le projet des Halles en commun transforme un ancien site industriel en lieu de vie. Futurs ateliers, ressourceries, café restaurant associatif… Une quinzaine de structures locales s'y installent temporairement. Avec l'envie de faire vivre ce site atypique et de prendre part à sa réhabilitation.
Le projet des Halles en commun en vidéo
Une ancienne chaufferie industrielle qui deviendra un café restaurant associatif. Un local insonorisé qui accueillait un poinçonneur transformé en salle de répétition pour une compagnie de théâtre. Des halles qui hébergeront bientôt des ressourceries et des ateliers collaboratifs… Le projet des Halles en commun prend vie, avenue Jules-Maniez à La Courrouze, sur l'ancien site industriel, dont certaines halles datent de 1916, qui était occupé par l'entreprise Euroshelter.
En effet, 17 structures locales (associations ou entreprises) de l'économie sociale et solidaire, du réemploi, de la culture ou de l'urbanisme s'y sont installées ou vont s'installer prochainement.
Un lieu ouvert sur le quartier et la ville
Situé à l'entrée du site, le bâtiment de l'ancienne chaufferie avait fait l'objet d'un appel à manifestation d'intérêt lancé par l'aménageur Territoires. Le projet retenu, La Gapette qui a depuis changé de nom pour devenir Grabuge, est porté à la fois par l'association La ptite planche, qui veut faire connaître le palet breton et favoriser sa pratique, et par les restaurateurs d'Hey Bro. Leur café restaurant associatif doit ouvrir ses portes entre juin et septembre prochains.
Grabuge pourra, selon Benjamin Charles, de La ptite planche, « faire le lien entre l'extérieur et les halles, être un espace pour accueillir les gens du quartier et de Rennes. » Gaspard Aillet, d'Hey Bro, envisage « une programmation très soutenue et des propositions tous les soirs » et Benjamin Charles d'y créer le premier « Palédrome » de Rennes.
Sur le site des Halles en commun, s'installent aussi des structures travaillant dans le domaine de l'urbanisme. Elles pourront alimenter la réflexion dans un lieu où la ville se reconstruit sur elle-même. Comme l'agence Aître qui a pris ses quartiers dans les bâtiments modulaires visibles depuis l'avenue Jules-Maniez. « On est très heureux de venir travailler ici », souligne ainsi Etienne Taburet.
« un village de la récup' et du faire »
Dans une ancienne halle à l'arrière du site, Bâti Récup' prend ses marques. Spécialisé dans le réemploi des matériaux de construction, le bureau d'études pourra y stocker des matériaux et proposer dans les mois à venir une lieu vitrine accessible aux particuliers. Il va côtoyer avec Electroni[K], qui organise le festival Maintenant, et La Caverne, ressourcerie axée sur le réemploi de matériaux issus du spectacle.
En face, de l'autre côté d'une rue intérieure, autrefois traversée par une voie ferrée, s'installent La Belle déchette, avec une future boutique et sa réserve, L'Équipière, ressourcerie d'équipements de sport, et L'Atelier commun, qui proposera des ateliers (labfab, réemploi de matériaux en bois ou en métal…). Des lieux qui ouvriront aussi au public dans les mois à venir.
« Nous allons être dans un village, un village de la récup' et du faire », se réjouit Sarah Fruit de Bâti Récup', qui imagine déjà des coopérations avec les uns et les autres.
Mener à bien son propre projet mais aussi travailler avec les autres occupants du site font partie des points communs entre tous . « Ici, il y a pas mal d'acteurs avec des centres d'intérêt différents mais des valeurs socles pour pouvoir créer des synergies », relève Julie Orhant, directrice de La Belle déchette.
Réemploi artistique
Au bout de la rue intérieure, non loin de Bâti Récup' et de La Belle déchette, la compagnie Kali & Co s'est, elle, installée dans un espace insonorisé qui accueillait autrefois une bruyante machine, un poinçonneur découpant des plaques en métal. Les gens du spectacle y trouvent leur bonheur pour répéter et monter leur projet La centrifugeuse du poulpe.
« L'isolation industrielle et phonique, c'est idéal pour la création artistique !, témoigne Céline Bouteloup. Une fois la porte fermée, nous avons l'impression d'être dans un cocon. » « On a une salle de répétition sans faire de travaux, complète Massimo Dean, de la même compagnie. Et si l'on ouvre toutes les portes, ça devient une scène ! »
Les Halles en commun : un projet « démonstrateur de la ville durable »
Le projet des Halles en commun vise à réhabiliter l'ancien site industriel pour accueillir à terme 190 logements et 10 000 m2 d'activités et bureaux, comprenant un projet de pôle de l'entrepreunariat coopératif. Sur ce site de 5 hectares, ce sont, au total, 11 500m2 de bâtiments qui seront réhabilités (voir visuel ci-dessous).
Avant la réalisation de ce projet, une phase d'expérimentation de trois ou quatre ans permet d'accueillir les acteurs de l'économie sociale et solidaire et construire avec eux le futur projet. C'est une démarche que l'on appelle d'urbanisme transitoire.
Le projet des Halles en commun a été retenu par l'État avec 38 autres projets en France comme « démonstrateurs de la ville durable ». L'État aide Rennes Métropole et Territoires, qui portent le projet, à hauteur de 500 000€ dans une phase d'incubation. La convention de financement a été signée le 25 novembre 2022 sur place entre Rennes Métropole et la Banque des Territoires.
Dans sa phase de réalisation, le projet pourrait bénéficier d'une aide allant jusqu'à 10 M€.