Vers une alimentation durable pour tous à Rennes
Le Conseil municipal de Rennes réaffirme sa volonté de défendre l'accès pour tous à une alimentation saine, diversifiée, locale et durable. Cinq grands défis ont été identifiés dans le nouveau Plan alimentaire durable (PAD) 2023-2027. Entretien avec Ludovic Brossard, conseiller délégué à l'Agriculture urbaine et à l'alimentation durable.
Quel est l'objet de ce deuxième plan alimentaire durable pour 2023-2027 ?
À travers ce Plan alimentaire durable (PAD) 2023-2027, nous souhaitons mettre en place une
véritable démocratie alimentaire sur Rennes. Fort d'un premier PAD qui s'est concentré sur la
restauration collective durable, nous souhaitons aller plus loin en proposant de nouvelles actions
autour des solidarités et de la citoyenneté alimentaire et en favorisant un paysage nourricier.
Sur la restauration collective, la volonté était d'augmenter la part du bio et du local, et de limiter le gaspillage. Où en est-on ?
Nous sommes au-dessus de la réglementation puisque nous avons déjà 51 % de produits durables dont 33 % de bio dans nos restaurants scolaires (la loi Egalim impose 20 % de bio NDLR). Tout le pain distribué est bio, la viande est soit bio, soit label rouge. Nous avons également des produits Terres de sources (label qui protège l'eau). Notre objectif est de proposer deux repas végétariens par semaine d'ici la fin de 2025. Nous y sommes déjà presque.
Comment faites-vous face à la hausse des prix des denrées ?
Nous maintenons des tarifs adaptés aux revenus, le moins élevé étant de 1€ alors que le coût de revient pour la Ville est d'un peu plus de 12 euros (personnels compris). Le prix des denrées a augmenté de 5 % pour la collectivité. Nous faisons donc un effort budgétaire pour ne pas faire retomber ce coût sur les parents qui ont déjà à subir l'inflation par ailleurs.
Mais le bio et le local, est-ce que cela peut être pour tout le monde ?
Notre ambition est de rendre accessible une alimentation bio et locale pour tous. En permettant le déploiement de lieux où les habitants pourront reprendre en main leur alimentation, avec des jardins partagés, des fermes urbaines, des cuisines partagées....Des lieux pour être sensibilisé à l'importance de consommer des produits brut (non transformés NDLR ), de saison et sans pesticides. Pour faciliter la production, la transformation et la distribution des produits locaux. Nous devons aussi agir face à l'insécurité alimentaire que subissent nos concitoyens. Je pense par exemple aux femmes seules avec enfants ou aux étudiants. Si le don alimentaire reste une réponse à des situations d'urgence, c'est une aide curative et non préventive.
Nous devons imaginer d'autres solidarités. Par exemple, nous prévoyons de mettre en place une carte alimentaire durable qui facilitera l'accès aux productions locales et bio pour des personnes aux revenus modestes. Nous expérimenterons ce dispositif sur le quartier Blosne avant la fin du mandat, en travaillant avec les habitants.
Ferme urbaine, jardins, produitslocaux...quel est l'impact de cette politique sur le territoire ?
Ce que l'on met dans notre assiette détermine notre paysage alimentaire. C’est pour cela que nous soutenons l'installation de nouvelles fermes urbaines en agriculture biologique ou des cuisines partagées... Renforcer le lien des habitants avec l'alimentation et l'agriculture c'est rendre notre système alimentaire plus vertueux. Sur ce sujet, c'est également un défi relevé par la Métropole avec le plan alimentaire territorial qui se définit à cette échelle.