Une colocation pour autistes et accompagnantes

Logement et urbanisme
visite d'une colocation pour personne handicapées cognitif
Honoré Puil (Vice Président Habitat) Anne Le Floch, (Vice-Présidente Proximité, accessibilité) et Jean-François Monnier, (adjoint rennais au Handicap) en visite d'un programme Espacil de logement pour handicap cognitif. (Ch. Le Dévéhat)

Visite de travail pour les élus rennais et métropolitains en charge du logement, fin février,  à deux pas des Ateliers du Vent. Au programme : une expérience de logement inclusif. Espacil Habitat a conçu une colocation sur mesure pour jeunes atteints de trouble cognitif et leur accompagnant(e). 

Léna, Enora, Elodie et Stéphanie attendent le 3e binome qui viendra compléter leur colocation de la rue de la Huguenoterie, quartier Mabilais. Au 4e étage d'une résidence étudiante d'Espacil Habitat, les quatre jeunes femmes partagent un 200 m2. Chacune dispose d'un studio de 14 à 20m2, doté d'une kitchenette et d'un sanitaire privatif. Ensemble, elles partagent une belle pièce de vie,  une cuisine et une arrière cuisine, et… une très belle terrasse. Au rez-de-chaussée, la résidence étudiante dispose d'une salle de travail et d'une laverie. Une gestionnaire est présente dans la journée.

Particularité, deux d'entre elles sont autistes et sont arrivées dans ce logement avec leur accompagnatrice. Une formule nouvelle, mise au point par Espacil Habitat pour la 2e fois à Rennes. La première, à La Courrouze, est une colocation mise en place avec une association de parents d'enfants atteints de Trisomie 21. Franck Pluche, directeur général délégué d'Espacil se souvient de la richesse des échanges avec des parents "très investis" pour mettre au point cette formule de logement au plus proche des besoins des jeunes en voie d'émancipation. "Ils nous ont même conseillé sur le choix de couleurs bien identifiables pour les sols et les portes, pour aider les locataires à trouver leurs repères. Nous avons beaucoup appris avec eux."

Cette colocation accueillera une 3e personne atteinte de troubles cognitifs, autiste probablement, pour rester compatible avec le handicap des locataires actuelles. Le loyer à tarif social s'élève à 437€ charges comprises et  peut donner droit à des APL. 
Contact : Marylène Le Cam 02 99 28 39 87. marylene.lecam@espacil.com 

Elodie, accompagnante d'une jeune autiste en colocation
Elodie, accompagnante d'une jeune autiste en colocation (Ch. Le Dévéhat)

Il revient au binôme -et à la famille- de définir les modalités de l'aide. Elodie Souffroy aide Stéphanie depuis son emménagement, début février. "Je l'accompagne au bus le matin pour lui éviter le stress, je suis là le dimanche soir (au moment du coup de blues), nous mangeons ensemble et peu à peu je lui apprends à m'aider à préparer le repas". En journée,  Elodie travaille dans une agence d'aide à la personne, "plutôt dans l'organisation, là je suis plus dans le contact, cela me va bien!" Le week-end, chacune rentre en famille. 

La famille de Stéphanie a recruté Elodie via l'association de mise en relation Une maison en ville. Pour les parents de Stéphanie, une accompagnatrice était la condition pour que leur fille quitte le nid et vienne dans cette résidence de jeunes. Dans d'autre cas, l'accompagnant n'est autre qu'un frère ou une sœur de la personne handicapée. 

L'habitat social s'ouvre aux handicaps cognitifs

"Le parc social accueille des locataires porteurs de handicap physique depuis longtemps à Rennes Métropole. Toutes les demandes sont centralisées par Archipel Habitat, qui les oriente ensuite dans l'ensemble du parc social. Chaque nouvelle construction comporte son quota de logements adaptés", rappelle Honoré Puil, vice-président de Rennes Métropole en charge du logement. Depuis 3 ou 4 ans, nous voyons émerger des demandes de logement de personnes porteuses d'un handicap cognitif. Le parc de logement social expérimente de nouvelles solutions pour répondre aux besoins".

" À côté des institutions médico-sociales,  il existe un panel de solutions : les maisons relais, les pensions de famille, portées par des associations", complète Philippe Geray, du service habitat social de Rennes Métropole. Reste à travailler sur les filières d'information pour faire correspondre les besoins -exprimés de façons éparses- et les solutions multiples.