Une charte pour soutenir l’économie circulaire
A l’initiative de Rennes Métropole, 40 entreprises, associations et organismes signent une charte de l’économie circulaire pour faire émerger un nouveau modèle de développement, économe en ressources.
Les uns rallument les smartphones usagés. Les autres revendent des pièces automobiles, des matériaux de construction ou remettent la consigne en verre au goût du jour. Localement, elles s’appellent Phoner, Bluemarket, Envie ou la Feuille d’Erable. Ces entreprises vertueuses font le pari de l’économie circulaire. Celui de réparer, réutiliser et recycler au lieu de produire pour jeter. Celui de valoriser la matière en boucle fermée. Celui de consommer au maximum ce que notre propre territoire peut offrir. Puissant levier pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, l’économie circulaire sert aussi l’emploi local.
Pour embarquer le maximum d’acteurs économiques dans une démarche de progrès vers l’économie circulaire, Rennes Métropole et 40 structures pionnières viennent de signer une charte. Laquelle pose un cadre commun pour développer les bonnes pratiques, amplifier les collaborations et valoriser les initiatives.
En activité depuis 2021, Articonnex revend à prix réduit des matériaux de construction inutilisés, rescapés de la benne. L’entreprise possède cinq entrepôts-magasins, accessibles aux professionnels et aux particuliers. Ouvert en décembre 2023, celui de Pacé est le plus vaste (2 200 m²).
"On veut simplement limiter le gaspillage. Le marché est gigantesque. Rien qu’un artisan jette 4 000 € de matériaux neufs par an !
Ce que nous revendons, ce sont des invendus, des surplus, des fins de série, des matériaux déclassés à cause d’un défaut mineur ou issus de chantiers de déconstruction. Uniquement des produits de qualité, rachetés en gros volumes auprès d’industriels et de distributeurs de premier plan. On parle d’OSB, de contreplaqué, de parquets ou de sanitaires. Coûteux mais faciles à retravailler, le bois et les isolants sont des produits assez recherchés.
L’an dernier, nous avons remis sur le marché environ 10 000 tonnes de ces matériaux anti-gaspi, revendus avec une décote de -30 % à -70 % par rapport au neuf.
Récemment, nous avons racheté des poteaux de caténaires et des caniveaux en béton à la SNCF. Pour en faire quoi ? On prend conseil auprès des écoles d’ingénieurs et d’architecture pour tester les propriétés de certains matériaux atypiques, imaginer de nouvelles pistes de réemploi.
En trois ans, nous avons recruté trente collaborateurs dans le grand Ouest. C’est bien la preuve que l’économie circulaire créée des emplois".
Emmanuel Morel, cofondateur Articonnex
Propriété du groupe Audis Ouest, la société Letournel donne une seconde vie aux pièces automobiles. A Cesson-Sévigné, l’entreprise investit dans une chaîne de démontage et construit un magasin neuf, ouvert aux particuliers, dimensionné pour traiter 50 000 pièces détachées.
"Ne me parlez pas de casse auto… C’est fini. Dans un centre de recyclage automobile, on garantit la traçabilité, la qualité et le conseil dans le respect des normes de sécurité et des prescriptions des constructeurs.
Nous nous approvisionnons en véhicules hors d’usage ou accidentés en majorité auprès de sociétés d’assurance. Toutes les pièces démontées sont nettoyées, contrôlées et revendues jusqu’à -70 % de leur prix d’origine avec une garantie d’un an. Tout peut être réemployé hormis les pièces de sécurité.
Chaque année, nous traitons entre 2 500 et 3 000 voitures. La loi nous oblige à valoriser 85 % du poids des véhicules par le recyclage des matières premières ou le réemploi de pièces détachées Chez nous, c’est 96 %
".
Jean-Louis Letournel, chargé de mission, Audis Ouest