Un job-dating pas comme les autres
Dans le cadre de la construction du futur Espace Social Commun de Maurepas, une entreprise de BTP a mené des entretiens d’embauche auprès de bénéficiaires du RSA. Une manière de permettre à des personnes éloignées de l’emploi de renouer durablement avec le monde du travail.
Entreprise de BTP recherche maçon, au profil particulier. Côté candidats, six bénéficiaires du RSA ont été reçus par Didier Planchais, le patron d’une entreprise de BTP, dans le cadre d’un job-dating pas comme les autres. L’entreprise de gros œuvre recherche en effet un maçon pour le chantier du futur Espace Social Commun du quartier de Maurepas, qui démarrera dès le début du mois de novembre. « C’est un bâtiment en béton en ossature bois. L’équipe est composée d’une vingtaine de personne. Tous les matins, votre chef de chantier vous rappellera les consignes de sécurité », détaille le patron.
Les six candidats l’écoutent attentivement. « J’ai travaillé sur les voies de chemin de fer auparavant. J’aimerais bien travailler dans le bâtiment car c’était mon premier métier en Algérie. Ça ne me fait pas peur, je suis motivé ! », explique Abdel, 30 ans. Chacun est ensuite reçu pour un entretien individuel avec le chef d’entreprise. Celui-ci se montre convaincant : « au départ, c’est un boulot un peu dur mais après, ça peut marcher. Certains sont maintenant à plein temps chez moi. Il ne faut pas appréhender le monde du bâtiment, il ne faut pas lâcher ! », insiste-t-il.
Clauses sociales, kesako ?
Ce recrutement s’inscrit dans un dispositif spécifique : dans le cadre de ce chantier public, cette entreprise de BTP doit en effet intégrer une « clause sociale » de 1225 heures. Ce temps de travail correspond à l’emploi d’une personne bénéficiaire du RSA durant 10 mois. Une manière de remettre des personnes éloignées de l’emploi dans le monde du travail.
À Rennes Métropole, les clauses sociales sont intégrées dans de nombreux chantiers publics, qu’il s’agisse de la construction d’un immeuble HLM, du Couvent des Jacobins ou même de la seconde ligne de métro. Chez les candidats, l’espoir est immense. Martial, un jeune Camerounais, espère être retenu : « J’ai déjà travaillé dans le bâtiment, je connais un peu le métier de maçon. Je préfère ça, car j’ai aussi travaillé dans l’agroalimentaire et c’était très difficile», explique-t-il.
Un accompagnement au long cours
Durant son CDD, le nouveau maçon sera épaulé par ADIS Insertion, une agence d’Interim qui l’aidera à résoudre d’éventuels problèmes de logement, de transport ou lui proposera des cours de français si besoin. Les candidats qui n’auront pas été retenus se verront proposer d’autres missions dans les temps à venir. « On va les revoir et valoriser ce premier entretien ! C’est souvent la première fois qu’ils rencontrent un chef d’entreprise », indique Josette Cozian, référente RSA au CCAS. En 2019, Rennes Métropole a intégré 230 000 heures de clauses sociales dans ses marchés publics, au bénéfice de 530 personnes.
Anna Quéré