Transition écologique à la Janais : Stellantis passe au chauffage au bois
La réindustrialisation plus verte se poursuit à la Janais. Le constructeur automobile Stellantis se dote d’un réseau de chaleur biomasse inauguré mercredi 2 avril. Une partie de l’énergie produite alimente aussi le Bâtiment 78, incubateur-pépinière d’entreprises, de Rennes métropole.
Entrée sud du site Stellantis de la Janais, à Chartres-de-Bretagne. Une petite foule de personnes casquées, lunettes de soleil sur le nez, veste ou gilet orange fluo floqués Stellantis ou ENGIE sur le dos, scrute un bâtiment tout neuf.
Ici et sous le soleil, mercredi 2 avril, on inaugure la chaufferie biomasse, conçue par ENGIE Solutions, du groupe mondial Stellantis (ex-PSA).
L’industriel, l’écologie et le bois de chauffage
La troupe se masse sous un barnum. Dans une ambiance solennelle, l’inauguration commence. « Nous sommes réunis pour parler de notre ambition de décarboner notre process industriel, en plus de nos produits », entame Etienne Martin-Commandeur, directeur du site automobile. Une parole technique pour évoquer la transition écologique et énergétique du groupe qui vise la neutralité carbone en 2038.
La nouvelle chaufferie est alimentée avec des plaquettes de bois, provenant de forêts bretonnes à 86 % (les 14 % restants proviennent des Pays de la Loire). « Ces forêts sont gérées 100 % durablement », souligne Jean-Christophe Marchal, senior vice-président Ingénierie Process Véhicules de Stellantis.
Perché sur une estrade, il poursuit son discours : « Cette chaufferie produit 30 000 MWh de chaleur renouvelable par an, ce qui équivaut à l’énergie nécessaire pour chauffer 3 000 logements. »
Rennes métropole dans la boucle de chaleur
Sur le site, la centrale est déjà en service. Une première dans une usine Stellantis. Elle alimente dix points de livraison via un réseau de 2 km. Elle chauffe l’atelier peinture, le plus énergivore, et une partie de l’atelier montage du constructeur automobile. La chaufferie permet ainsi de réduire de 45 % la consommation d’énergie fossile de l’usine (le gaz naturel) et d’éviter en moyenne l’émission de 6 650 tonnes de CO2 chaque année.
Mais pas que : elle est aussi raccordée au Bâtiment 78 appartenant à Rennes métropole, voisin de Stellantis. « Ce bâtiment sera le fleuron du Pôle d’excellence industrielle et incubera des pépites industrielles. Je pense à l'entreprise Seederal qui travaille sur les futurs tracteurs électriques qui viendront équiper nos exploitations agricoles en Bretagne », se réjouit Sébastien Sémeril, vice-président de Rennes métropole en charge de l'Économie et de l'Emploi.
Le renouveau vert de la Janais
Il aura fallu un an de travaux, l'intervention de 33 entreprises, dont une dizaine locale, et 13,5 millions d’euros pour que la chaufferie voit le jour. Lauréate de l’appel à projet B.C.I.A.T 2020 (Biomasse chaleur pour l’industrie, l'agriculture et le tertiaire) porté par l’Ademe (Agence de la transition écologique), l’installation a bénéficié d’une subvention de l’État de 3,5 millions d’euros.
Pour renforcer son autonomie énergétique, Stellantis travaille avec ENGIE Solutions sur la construction d’une deuxième chaufferie, opérationnelle à la fin de l’année. Elle permettra de chauffer les cinq ateliers de l’industrie et de réduire de près de 70 % la consommation de gaz du site.
Ces deux centrales illustrent l’émergence d’une industrie plus verte à la Janais, avec le Pôle d'excellence industrielle développé par la métropole rennaise.
Pour en savoir plus sur la réindustrialisation de la Janais
Consulter le site officiel du Pôle d'excellence industrielle de la Janais.