Traitement des eaux usées: soleil et intelligence artificielle à la rescousse

Innovation et recherche
visite avec un technicien des panneaux photovoltaiques de la station d'épuration de Laillé
Des panneaux photovoltaïques et de l'intelligence artificielle pour que la station d'épuration de Laillé économise les ressources ! (A. Loubry )

Grâce au photovoltaïque et à l’intelligence artificielle, la station d’épuration de Laillé réduit fortement sa consommation électrique. 

Dans un champ attenant à la station, deux grands mâts pivotants, chapeautés de 117 m² de cellules photovoltaïques, suivent la course du soleil pour optimiser la production d’énergie renouvelable toute la journée. Même derrière les nuages. 
En fonctionnement depuis le mois de juin, ces "trackers", installés par l’entreprise bretillienne OKwind couvrent déjà 30 % des besoins en électricité du site. Les deux tiers de l’énergie produite est déjà autoconsommée sur place, notamment par la turbine du bassin d’aération. Mais l’innovation est ailleurs.

Un algorithme aux commandes

Associé aux trackers, un système de pilotage intelligent analyse en temps réel le fonctionnement la station. Grâce aux données récoltées, l’algorithme propose un scenario optimum. Il adapte la planification des tâches aux périodes de production d’énergie les plus propices. « Une station à boues activées - comme celle de Laillé - autorise à avancer ou retarder d’une heure le démarrage de certaines opérations sans aucun risque qualité sur nos rejets », témoigne Ronan Jacob, responsable d’exploitation à Rennes Métropole. 
Déjà adoptée dans plusieurs stations d’épuration de l’agglomération, l’intelligence artificielle développée par la start-up rennaise Pure Control génère jusqu’à -20 % d’économies d’énergie selon les sites. À Laillé, son couplage avec les trackers photovoltaïques devrait faire ramener la consommation électrique du site de 190 000 à 108 000 kWh soit une baisse de -43 %. 

Rennes Métropole a déboursé 100 000 € pour financer l’installation. « Quand ce projet a été validé, le temps de retour sur investissement était estimé à dix ans. Ce délai a été réévalué à cinq ou six ans en raison de la hausse des coûts de l’énergie », observe Daniel Yvanoff, élu de Rennes Métropole, délégué à l’assainissement.
Dans le cadre du Plan climat air énergie territorial (PCAET), Rennes Métropole vise une baisse de ses consommations d’énergie de - 40 % à l’horizon 2030. 

Olivier Brovelli