Rennes Métropole va s'appliquer à soutenir la "recherche impliquée"

Innovation et recherche
Un laboratoire de recherche rennais.
Un laboratoire de recherche rennais. (Photo d'archives Arnault Loubry)

Face à l’urgence sociale et climatique, Rennes Métropole revisite sa stratégie en matière d’enseignement supérieur, de recherche et d’innovation (ESRI). Pour soutenir - en priorité - la "recherche impliquée". C'est quoi au juste? Les explications d'Isabelle Pellerin, vice-présidente de Rennes Métropole à l'enseignement supérieur, la recherche et l'innovation.

Pourquoi revoir la stratégie métropolitaine de soutien à l'enseignement supérieur?

Isabelle Pellerin: "Parce que le contexte a changé. Il y a dix ans, notre soutien aux universités, aux grandes écoles, aux laboratoires et aux entreprises innovantes visait d’abord à trouver des relais de croissance pour créer de l’emploi. Il s’agissait aussi de renforcer notre positionnement international. Les crises sociale, écologique et démocratique nous obligent à revoir nos positions. Ce qui prime aujourd’hui, ce sont les transitions via la recherche impliquée." 

Isabelle Pellerin, vice-présidente de Rennes Métropole à l'enseignement supérieur, la recherche et l'innovation
Isabelle Pellerin, vice-présidente de Rennes Métropole à l'enseignement supérieur, la recherche et l'innovation

Qu’est-ce qu’une "recherche impliquée" ?

"Une tendance de fond dans le monde universitaire. Les chercheurs expriment eux-mêmes leur souhait de connecter davantage leur recherche aux besoins de la société, de contribuer à la fabrique des politiques publiques et d’apporter leur expertise aux projets communs du territoire. Ce qui rejoint nos préoccupations d’agir efficacement." 

Qu’est-ce qui va changer ?

"Tout ne va pas changer. Nous maintenons notre objectif de développer une recherche d’excellence, terreau de nos capacités d’innovation, d’adaptation. Nous conservons donc les aides à l’installation scientifique, les bourses de mobilité, les subventions aux colloques, etc. Nous maintenons aussi notre ambition d’animer des campus universitaires ouverts, innovants et performants en matière environnementale. D’où nos investissements importants dans la rénovation énergétique des bâtiments. Mais allons mettre les moyens pour soutenir cette recherche fondée sur la coopération entre les acteurs du territoire, participant pleinement à améliorer l'action publique. Ce qui nous fera passer d’une communauté d’intérêts à une communauté d’action."

Comment ?

"En créant par exemple des "chaires de recherche à impact", inspirées de la chaire "Eaux et territoires" qui vient de mobiliser les acteurs de l’eau pendant trois ans pour anticiper l’évolution de la ressource en eau à l’épreuve du changement climatique. Nous en créerons trois d’ici 2024. Nous faciliterons l’accueil de doctorants CIFRE pour rapprocher les laboratoires publics du monde de l’entreprise. Nous soutiendrons également les projets interdisciplinaires, coconstruits avec le programme IRIS-E. Pour faire converger les moyens, la Fabrique commune des transitions constituera une nouvelle enceinte de dialogue permanent. Elle structurera la coopération entre les élus, les chercheurs mais aussi les entreprises et les associations, au croisement de leurs besoins et priorités. À notre échelle, nous souhaitons que les travaux scientifiques puissent éclairer davantage les enjeux et les leviers d'action du plan climat air énergie territorial (PCAET)."

  • 8 M€/an budget enseignement supérieur, recherche et innovation (ESRI) de Rennes Métropole

    Source : RM