Quand des terrains vacants accueillent des logements sociaux temporaires

Logement et urbanisme
les premiers logements préfabriqués installés sur des parcelles en attente de construction
Des logements rapidement utilisables, mobiles et bas carbone, expérimentés à Rennes Métropole (A. Loubry )

D'un côté des terrains vacants en attente d'aménagement. De l'autre, des besoins de logements sociaux toujours plus importants. Et entre les deux, des logements préfabriqués de qualité, durables et mobiles, attribués à des familles dans l'attente d'un relogement social prioritaire. C'est le projet d'habitat expérimental lancé par Rennes Métropole, dont les premiers exemplaires viennent d'être livrés à Rennes.

  • 22 logements provisoires prévus en 2023 sur 6 sites

  • 26000 personnes en attente d’un logement social à Rennes Métropole

  • 1250 logements sociaux neufs / an prévus dans le PLH 2023-2028

Le logement social est sous tension. Les terrains constructibles se font rares. Et une opération d’aménagement public prend du temps. Souvent plusieurs années. Alors avant l’arrivée des pelleteuses, pourquoi ne pas utiliser des  terrains vacants pour héberger temporairement des ménages en situation de précarité, dans l'attente d'un relogement social prioritaire ? Voilà l’idée qui a été mise en oeuvre par Rennes Métropole.

Tout de gris et de bois, le résultat est visible boulevard Auguste-Pavie, près du cimetière de l'est à Rennes, où quatre premiers logements réalisés dans le cadre de ce projet baptisé "Sans foncier fixe" ont été dévoilés lundi 22 mai. Leurs occupants y emménageront avant l’été. 
En 2023, 22 logements seront accueillis et répartis sur 6 sites à Rennes, Bruz, Saint-Jacques et Chevaigné.

Des logements de 20 à 30 m²

Construits de plain-pied, les bâtiments préfabriqués de type T1 (20m2) ou T2  (30m2) sont constitués d'un espace de couchage, de rangements et d'une salle de bains, équipés d'une kitchenette avec coin repas et lave-vaisselle. Une terrasse et un cabanon prolongent chaque habitation. L'isolation thermique, phonique et l'éclairage naturel sont optimums. Du préfabriqué de qualité. 

Le long de la voie ferrée, la parcelle - propriété de la Ville de Rennes - est promise à un projet d’aménagement non encore défini à ce jour. Posés sur plots, les logements y resteront trois à cinq ans. Chaque foyer s'y installera le temps qu’un logement pérenne lui soit attribué. Puis un autre ménage le remplacera. Quand le terrain devra être libéré, les modules seront déplacés sur un autre site. 

A Rennes comme ailleurs, la filière du logement social est engorgée. Pour y répondre, il faut construire. Le nouveau Programme local de l'Habitat (PLH) prévoit un volume de production de logements sociaux renforcé. En attendant, ce projet répond à une partie de la demande. Une réponse modeste mais de qualité .

Nathalie Appéré, présidente de Rennes Métropole

Côté construction, deux entreprises locales sont à la manœuvre. Réalisés en ossature bois à partir de matériaux décarbonés - à la Janais pour le groupe Mayers (ex-Réalités BuildTech), à Bourgbarré pour le groupe Legendre - les logements préfabriqués participent à structurer la filière métropolitaine de la construction durable en circuit court. Un type de construction en émergence. 

Ces logements répondent à la même réglementation que n’importe quel logement neuf. Avec l’avantage de pouvoir être déplacés. Ce qui fait sens à une époque où il faut à la fois économiser nos ressources, le foncier et minimiser notre impact carbone. 

Vincent Legendre, président du groupe Legendre

Cette expérimentation d’habitat transitoire s’inscrit dans le cadre de l’appel à manifestation d’intérêt national Logement d’abord. Elle constitue une mesure phare du futur Programme local de l'habitat 2023-2028 (PLH) de Rennes Métropole. 
La gestion locative du dispositif, porté par Rennes Métropole avec le concours des communes, est confié à l’Agence immobilière à vocation sociale (AIVS).