L’îlot refait surface 

Logement et urbanisme

Les travaux de reconstruction de l’immeuble incendié en 2010 ont enfin démarré. La livraison des treize logements du bâtiment neuf est prévue en 2022. 
 

Vue du nouveau projet Ilot Saint Michel
(Groupe Giboire, Viguier et associés, Maurer, Pondevie)

Pendant dix ans, la place Saint-Michel a vécu à l’ombre des palissades qui dissimulaient mal les traces du terrible incendie survenu le 21 juin 2010. La Fête de la musique battait son plein quand le feu avait embrasé la toiture de l’immeuble situé au n° 5. Sans faire de victimes si ce n’est un pan entier du patrimoine architectural rennais, rescapé du grand incendie de 1720. Six immeubles avaient été touchés.  

Dix ans de procédures 

Devant l’ampleur des dégâts, la Ville de Rennes n’avait d’autre choix que de reconstruire en neuf. Elle a d’abord chargé la société d’aménagement Territoires publics d’acquérir l’ensemble des copropriétés concernées puis d’abattre les bâtiments ravagés par le feu. Le projet de reconstruction a été confié au groupe Giboire, associé au cabinet Explorations Architecture. 

C’était sans compter la géométrie complexe de la parcelle ni le temps long des procédures judiciaires. « La démolition n’était pas possible tant que les structures des immeubles voisins n’étaient pas consolidées pour devenir auto-stables », détaille  Mélanie Barchino, cheffe de projet centre ancien à Territoires publics. 

Pendant cinq ans, des contentieux à répétition ont opposé les propriétaires des immeubles et les assurances. « Les discussions portaient sur la recherche de responsabilités, les modes opératoires et la prise en charge des dépenses. » Les négociations ont fini par aboutir. Tant bien que mal, encore partiellement mais « suffisamment pour pouvoir lancer le chantier ».  

Le défi est de reconstruire un immeuble d’architecture contemporaine avec des logements de qualité dans un tissu urbain resserré, en respectant le bâti traditionnel. Le projet peut sembler modeste. Mais il est très complexe en raison des contraintes liées à l’histoire, aux divers règlements de protection et aux volumes du bâti d’origine.  Les corps de bâtiment sont si imbriqués que nous l’appelons le Tetris à l’agence… 

Yves Pagès - Architecte associé, Explorations Architecture. 

Colombage contemporain 

Les travaux de reconstruction ont débuté en janvier. Sur cinq niveaux avec cour intérieure, la résidence L’Orée des Lices intégrera 13 logements du T1 au T4 dans une structure mixte bois-béton, parée d’un « colombage contemporain » en accord avec le bâti environnant. « Une grande attention a été portée à l’acoustique afin de garantir un confort phonique aux futurs habitants », souligne le groupe Giboire. 

Un grand local commercial (130 m2) est prévu au rez-de-chaussée, accessible par deux entrées sur la place et la rue Saint-Michel. Son affectation n’est pas connue pour l’instant. La livraison de l’édifice est annoncée au second semestre 2022.