L'Etat et Rennes renforcent leur coopération pour l’accueil des réfugiés

Institutions et citoyenneté
Deux patronnes de You.me en cuisine. Le restaurant formera des migrants.
Apprendre le français, former des réfugiés au métier de la cuisine : la mission de l'entreprise d'insertion You.me (D. Gouray)

Pour mieux coordonner leurs actions, L’État, Rennes Métropole et la Ville de Rennes signent un contrat en faveur de l’intégration des réfugiés.  Objectif : intégrer mieux et plus vite. 

En Ille-et-Vilaine, environ 5 000 personnes bénéficient de la "protection internationale". La majorité des réfugiés réside dans le bassin rennais. Leur intégration dans la vie locale - via l’apprentissage du français, l’accès à la formation, à l’emploi, au logement ou à la culture - se fait à petits pas. Pourrait-on faire mieux et plus vite ? L’État, Rennes Métropole et la Ville de Rennes en sont convaincus, à condition d’apporter une réponse coordonnée. 

Mercredi 9 décembre, Alain Régnier, préfet délégué interministériel, s’est déplacé à Rennes pour signer avec Nathalie Appéré, maire de Rennes et présidente de Rennes Métropole, un Contrat territorial en faveur de l'accueil et de l'intégration des personnes réfugiées (CTAIR) en présence d’Emmanuel Berthier, préfet de la région Bretagne. Onze grandes villes françaises ont fait de même. 
 
Signé pour trois ans, ce contrat provisionne une enveloppe de 300 000 € en 2020. Il doit servir à développer les initiatives de terrain, susceptibles d’améliorer la vie des réfugiés en levant les freins à leur intégration. L’Etat s’engage à financer les actions, coordonnées par Rennes Métropole et la Ville de Rennes.
Tous les domaines de la vie quotidienne sont concernés, en particulier le logement, la santé, l’insertion professionnelle et l’apprentissage du français. 

Ce partenariat exemplaire n’allait pas de soi tant nous savons que les questions migratoires sont sujettes à tensions ou divergences d’appréciation. Mais il est essentiel car Rennes revendique être un territoire d’accueil, une métropole d’hospitalité.
C’est pourquoi nous nous sommes déjà fortement mobilisés sur l’accueil d’urgence. Le logement est la première pierre qui conditionne un parcours d’intégration.

Nathalie Appéré, maire de Rennes et présidente de Rennes Métropole
  • 16 16 actions en cours en 2020

  • 300 000 euros de budget 2020

  • 150 personnes accompagnées en 2020

L’exemple de You.Me : l'intégration par la cuisine

You.me est un projet de restaurant solidaire, porté sous la forme d’une entreprise d’insertion, qui emploie des personnes réfugiées, formées au métier de commis de cuisine. Au terme de leur contrat, celles-ci maitriseront le savoir-faire nécessaire à leur recrutement chez des restaurateurs rennais.

L’entreprise lancée par  Clémentine Ruello et Elodie Letard a débuté ses activités en mars avec un service traiteur à destination des entreprises puis des particuliers. Elle a expérimenté le service en salle dans les locaux de la Grenouille à grande bouche, puis la vente à emporter.
Cinq salariés, dont deux femmes, ont été embauchés, pour une durée de six mois à deux ans. Un projet d’installation pérenne est à l’étude dans la zone d’activité de la Donelière. 
« Nous imaginons nos menus ensemble en nous inspirant des recettes des pays d’origine de chacun, retravaillées à partir de produits locaux et de saison. Nous les formons aux techniques de cuisine ainsi qu’aux règles d’hygiène et de sécurité. Un système d’affichage en photos leur permet de progresser dans l’apprentissage du français et du vocabulaire très spécifique de la cuisine. 

Pour la plupart d’entre eux, présents depuis plusieurs années en France, il s’agit de leur tout premier emploi. Leur motivation est incroyable. Nous sommes bluffées de voir à quelle vitesse ils s’adaptent à une cuisine professionnelle ».