L'Antipode accueille sa nouvelle directrice

Sport et culture

Depuis février, Stéphanie Thomas-Bonnetin a pris la tête de l'Antipode MJC, à Cleunay. Son parcours résumé en deux mots : éduc'pop et rock'n'roll. 

Stéphanie Thomas-Bonnetin , portrait de la directrice de l'Antipode
Stéphanie « Stiff » Thomas-Bonnetin travaille depuis près de 20 ans pour les musiques populaires en France et en Europe. (R. Volante)

Dans le milieu artistique, on peut dire que Stéphanie Thomas-Bonnetin, surnommée Stiff, est loin d'être une inconnue. Tombée à la fin des années 1980 dans la marmite bouillonnante du rock rennais, elle dévie de la « voie royale » – être enseignante – pour bifurquer vers un monde qui la passionne « vachement plus que le reste » : celui des musiques actuelles et de leur énergie débordante. 

 

Je suis une Rennaise pur jus, c'est ma ville de cœur. J'y suis née (ndla : son père était CPE au lycée Coëtlogon) et j'y suis toujours restée, avec différents boulots qui m'ont permis de me tourner vers l'extérieur en France et en Europe. C'est une ville de culture, agréable à vivre, à taille humaine avec une dimension rock'n roll dans laquelle j'ai plongé à fond !

D'abord en participant à la création de Radio Campus. Puis, à la même période, en s'engageant dans le théâtre d'improvisation à la MJC La Paillette. Suivent des « années de dingue » à la radio Canal B, où Stiff anime encore une émission. C'est là, en tant qu'emploi jeune, qu'elle intègre la Fédération des radios associatives musiques actuelles (Ferarock), dont elle sera directrice pendant huit ans. « Nous nous sommes installés au Jardin moderne, qui venait d'être créé, il y avait une énergie énorme, se souvient-elle. On vivait à 100 à l'heure. J'ai adoré cette période, foisonnante, où j'ai rencontré plein de gens passionnés. » 

Faire bouger les choses

En parallèle, Stiff passe le diplôme d'État relatif aux fonctions d'animation (DEFA). « Si on devait résumer mon parcours, explique-t-elle, on pourrait dire que j'ai fait un mix entre l'éducation populaire et la découverte empirique du monde culturel. C'est un parcours d'émancipation où j'ai découvert l'importance des valeurs de partage et d'apprentissage sur le terrain. » 

C'est dans cet esprit d'un modèle de « travail horizontal » où chacun a sa pierre à apporter à l'édifice que Stiff va poursuivre sa route comme coordinatrice Fédération des lieux de musiques actuelles (Fédelima). Elle prend également des fonctions politiques en devenant présidente du réseau européen. « J'avais envie de m'impliquer, de prendre des responsabilités pour faire bouger les choses, notamment faire que les droits culturels soient inscrits dans les lois : cette idée que chacun porte sa part de culture en lui et a le droit de l'exprimer. » 

Cap sur l'Antipode 

Autre « chantier » : l'égalité femme-homme où, dans la culture comme partout, « il y a encore du boulot ». Aujourd'hui, seulement 30 % de structures culturelles sont dirigées par des femmes. Se voit-elle comme un symbole ? « Je n'ai pas très envie d'être montrée du doigt pour cette raison. Je ne veux pas qu'un jour on dise que j'ai été recrutée parce que je suis une femme, ce ne serait pas juste. » 

À un moment où l'Antipode MJC va changer de cap (voir encadré), comment envisage-t-elle l'avenir ?

D'abord,  j'arrive dans un lieu qui a une longue et belle histoire. Je m'inscris humblement dans cette continuité.  Mon objectif est de garder le même cap. L'Antipode est une maison où les gens se sentent bien. Quand on aura déménagé à La Courrouze, qui n'est qu'à quelques centaines de mètres finalement, il faudra qu'ils continuent à se sentir chez eux. 

Le nouvel Antipode ouvrira à la rentrée

Si tout va bien (situation sanitaire oblige…), le nouvel Antipode devrait ouvrir en septembre à La Courrouze. Même esprit qu'aujourd'hui, mais avec des locaux beaucoup plus grands ! Notamment pour la salle de spectacle* avec 1 000 places (il y aura aussi un bar club de 300 places et plusieurs studios de répétition…). 

*  L'Antipode MJC est labellisé Scène de musiques actuelles (SMAC).