FAQ : arrêt de la prise en charge des tontes en déchèteries et plateformes de végétaux
Depuis le 1er janvier 2024, les tontes ne sont plus acceptées en déchèteries et plateformes de végétaux. Vos questions, nos réponses, sur cet arrêt de prise en charge.
Pourquoi cet arrêt ?
Nous sommes conscients que de tels changements peuvent être impactants. Toutefois, le contexte de réchauffement climatique nécessite de revoir nos pratiques.
Nos végétaux, et notamment la tonte de pelouse composée majoritairement d’eau, sont des ressources essentielles pour limiter la sécheresse au jardin et la perte de biodiversité.
Par ailleurs, Rennes Métropole s’est engagé, dans son plan stratégique déchets, à réduire de 23% les végétaux collectés en déchèterie à horizon 2030. La gestion de la tonte à la parcelle s’inscrit dans cet objectif.
Pourquoi valoriser ses tontes de pelouse ?
Pour des raisons environnementales : favoriser la biodiversité au jardin, enrichir les sols, réduire les besoins en arrosage...
La pelouse est composée à 80% d’eau, il est plus écologique de réutiliser sur place ce que fournit la nature (pas de transport).
Comment faire si ma tondeuse n’est pas équipée pour faire du mulching (herbicyclage) ?
Pour cette pratique, la tondeuse classique peut être suffisante simplement en retirant le panier de collecte ou encore grâce à l’acquisition d’un « kit mulching » que l’on trouve dans le commerce entre 30 et 60€.
Si vous avez une tondeuse classique, réutiliser votre tonte en paillage (ou en petites quantités dans votre composteur) : fraîche en fine couche (2 à 5 cm). Après l’avoir laissé séchér, vous pouvez passer à 10 cm d’épaisseur.
Comment garder ses tontes sur un petit terrain ?
La tonte mulching est une 1ère solution pour réduire la production de tonte.
Les tondeuses mulching permettent de couper l’herbe finement et de la disperser sur la pelouse pour ainsi ne pas avoir à la ramasser. Il est possible de monter un kit sur sa tondeuse.
La pelouse peut également être mise en petites quantités et bien mélangée dans un composteur (fraîche ou sèche).
Elle peut être utilisée en paillage (fraîche ou sèche).
En préventif, il est conseillé de tondre plus haut, de privilégier une espèce de gazon à pousse lente, d’utiliser des plantes couvre-sol au pied des arbres et arbustes et d’adapter la tonte en fonction des espaces (en créant une zone en prairie fleurie par exemple = biodiversité favorisée).
Tondre à une hauteur de 8 à 15 cm présente beaucoup d’avantages : les racines se développent en profondeur, l’herbe résiste mieux à la sécheresse et est donc plus verte.
Cela permet également la floraison de plantes variées, augmente la biodiversité et favorise la pollinisation. L’herbe est ainsi plus résistante à la sécheresse. Enfin, tondre haut limite la pousse d’indésirables, de mousse et la production de tonte de gazon.
Pourquoi arrêter la prise en charge des tontes utiles aux agriculteurs pour amender leurs champs ?
Notre territoire breton est structurellement en excédent d’azote. Nous devons participer aux efforts pour permettre de retrouver une qualité de l’eau acceptable dans nos cours d’eau.
De plus, les agriculteurs seront mis à contribution pour gérer les déchets alimentaires dont les gisements vont s’accroître dans les prochains mois avec la mise en place de la collecte.
Les habitants concernés ont-ils été consultés sur ces mesures ?
Cette décision est le résultat d’une phase de concertation large menée en 2021 pour élaborer le plan stratégique déchets.
Un questionnaire et une boîte à idées ont été mis en ligne sur le site internet de la Fabrique Citoyenne et mis à disposition des habitants dans les déchèteries de juin à novembre 2021.
Les médiateurs déchets ont été présents dans les 43 communes en septembre/octobre 2021 pour échanger sur les enjeux de réduction et valorisation des déchets.
Ces actions ont permis de récolter plus de 1 500 observations. En parallèle, un groupe de 43 usagers tirés au sort s’est réuni lors de plusieurs ateliers, pour élaborer une proposition citoyenne pour la stratégie déchets. Cette dernière, constituée de 31 recommandations, enrichie de la synthèse des observations collectées par les questionnaires et les médiateurs, a servi de socle au plan stratégique déchets.
Dans ces propositions, les usagers ont mis en avant la nécessité de promouvoir le jardinage zéro déchet afin de transformer les végétaux en ressources.
De plus, en 2022, le programme local de prévention des déchets a fait l’objet d’une consultation publique accessible en ligne sur le site internet de Rennes Métropole.
La contrainte est-elle la meilleure façon de faire ?
Le dépôt de tontes en déchèterie est si simple qu’il peut être contre-productif pour favoriser l’utilisation des tontes comme ressource au jardin. Beaucoup d’usagers sont équipés de tondeuses mulching mais n’activent pas cette option.
Nos déchèteries arrivent à saturation et chaque déplacement coûte du carburant et participe au réchauffement climatique. Il convient donc de réduire la fréquentation en déchèterie : -5 à -10% sont attendus à terme.
De plus, l’accompagnement vers des pratiques plus vertueuses et écologiquement responsables sont de la responsabilité des collectivités territoriales.
Le risque n’est-il pas d’inciter les gens à mettre leurs tontes dans leur bac d’ordures ménagères ?
Ce geste pourra générer un refus de collecte car c’est interdit. Par ailleurs, avec la réduction des fréquences de collecte début 2025 (passage de toutes les semaines à tous les 15 jours), les usagers ne pourront pas mettre leurs tontes en plus de leurs déchets résiduels faute de place dans leur bac.
Cette mesure ne va-t-elle pas générer des dépôts sauvages ?
Nos études ont montré que la très grande majorité des usagers trouvera des solutions autres que les dépôts sauvages.
Les dépôts sauvages de végétaux favorisent la prolifération des orties et autres plantes indésirables dans les chemins, en lisière de bois ou au bord des rivières. Ils sont passibles d’une amende pouvant aller jusqu’à 1 500€.
De plus, le dépôt sauvage de tonte est particulièrement néfaste et dangereux car la tonte en tas fermente sans oxygène ce qui a pour conséquence la production de méthane, puissant gaz à effet de serre.
Ma Taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM) va-t-elle baisser ?
Non, la TEOM ne va pas baisser. La loi de février 2020 (loi AGEC- Anti-gaspillage pour une économie circulaire) exige des collectivités qu’elles déploient d’ici 2024 le tri à la source des déchets alimentaires via le compostage ou la collecte.
Ce nouveau service a un coût que la TEOM va financer. De façon plus globale, les coûts de gestion des déchets augmentent de façon sensible et nous conduisent à rechercher des optimisations du service, notamment pour financer l’accompagnement renforcé des habitants à une gestion des végétaux sur le jardin (animations, formations, opérations de broyage…).