Église St-Aubin : les travaux commencent

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Fragilisée par les travaux de la ligne b du métro, l'église Saint-Aubin, place Saint-Anne, a fermé ses portes au public en 2015. Les travaux de réparation viennent de démarrer. Un chantier complexe conduit par la direction du Patrimoine bâti.

En bref

  • L'église Saint-Aubin fait partie des 10 églises dont la Ville est propriétaire
  • Endommagée par les travaux de la ligne b du métro, elle est en travaux pour plusieurs mois
  • Budget global : 550 000€ TTC - fin des travaux prévue pour début 2022

"Les dommages ont commencé avec des morceaux de joints qui sont tombés des voutes du transept Est (nef transversale), retrace Didier Gautier, conducteur d'opération au service Maintenance Entreprise de la direction du Patrimoine bâti (DPB). Une semaine plus tard, on en a retrouvé d'autres sur le sol au niveau du collatéral Est (le bas-côté de la nef). Des fissures sont ensuite apparues dans la chapelle jouxtant le chœur de l'église."

C'était en 2015. L'alerte est donnée et l'église de Saint-Aubin, basilique Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle ferme ses portes temporairement. Une décision prise par la Ville de Rennes, propriétaire de l'édifice.

Le chantier de terrassement de la station Sainte-Anne est arrêté dans l'attente de travaux de confortement des parois béton. Il reprend quelques semaines plus tard sans pour autant que l'église puisse rouvrir compte tenu de la nature et de l'ampleur des désordres constatés.

fissures
De grosses fissures sont apparues dans la chapelle de l'église (L.Digoin)

Pendant plus d'un an, des capteurs sont installés aux quatre coins de l'édifice pour surveiller ses mouvements 24h/24. En 2018, un drone scrute les voutes ainsi que les parois intérieures et extérieures de l'église. "Nous manquions d'informations avec cette technologie. Nous avons donc demandé un diagnostic plus précis, effectué grâce à une nacelle hissée à 30 mètres de haut. Des prélèvements ont été faits pour mieux comprendre le mode constructif en voutes", détaille Didier Gautier.

Les fissures, nombreuses, se sont régulièrement étendues. D'abord dans la nef et dans la chapelle puis progressivement dans le collatéral et le transept Est, pour finir dans le chœur.

L'église, construite au XIXe siècle, reste solide !

Didier Gautier

Au fil des mois, plusieurs réunions sont organisées entre la Ville (DPB, mission Assurances…), les experts, les constructeurs du métro, la Semtcar et la paroisse pour le suivi du dossier. Elles permettent d'arrêter les prescriptions techniques nécessaires à la reprise des désordres. La consultation lancée début 2021 permet de retenir les entreprises pour un budget global de l'ordre de 550 000 € TTC.

  • 550 000 de budget pour les réparations

Les travaux sont lancés

Aujourd'hui, Didier Gautier, qui conduit cette opération pour la Ville de Rennes, peut enfin voir le lancement des travaux. Les deux premiers échafaudages ont été installés début juin. L'un dans la chapelle et l'autre dans le collatéral Est.

"Nous allons complètement refaire l'habillage en plâtre de la chapelle. Des ossatures en bois vont être installées pour soutenir les voutes au niveau du collatéral Est. Tous les joints dans ces zones vont être purgés et refaits à neuf avec un mortier de chaux. Les pierres de calcaire qui ont subi un glissement vont être retirées une à une avant d'être réalignées. Celles qui sont cassées vont être remplacées.  Les vitraux dégradés seront déposés pour une remise en état. On refait tout à l'identique. C'est un gros boulot." Les travaux ont été confiés à deux entreprises locales spécialisées dans la restauration des monuments historiques.

Et la réouverture alors ? Une réouverture partielle est fixée début décembre, afin de permettre à la paroisse de célébrer le centenaire de la naissance du bienheureux Marcel-Callo, jeune ouvrier d’imprimerie rennais décédé en 1945 au camp de concentration de Mauthausen après avoir été réquisitionné et transféré en Allemagne pour le service du travail obligatoire. La fin des travaux est quant à elle prévue pour le 1er trimestre 2022.

Laurent Digoin

Patrimoine religieux : que fait la ville ?

On ne le sait pas toujours, mais la Ville de Rennes possède un riche patrimoine religieux. 8 églises encore utilisées comme lieux de culte appartiennent à la Ville : Saint-Melaine, Saint-Germain, Toussaints, Saint-Aubin, Saint-Sauveur, Saint-Etienne, Saint-Hélier et Saint-Laurent, qui sont, à l'exception des deux dernières, protégées au titre des Monuments historiques. La Ville possède également le Vieux-Saint-Etienne (la seule église Renaissance de Rennes) et la chapelle Saint-Yves, qui ne sont plus utilisés comme lieux de culte. 

Ces 8 églises sont mises à disposition du diocèse, affectataire de l'église. Mais comme pour tout propriétaire, les gros travaux de maintenance relèvent de la responsabilité de la Ville de Rennes ! Budget annuel pour leur maintenance : 150 000€. Un montant qui permet de gérer les urgences mais pas de lancer de grands travaux. Raison pour laquelle une étude est en cours pour identifier les besoins de rénovation de nos églises dans les prochaines années, afin de pouvoir les anticiper.

Et les autres églises alors ? Rennes comprend bien sûr d'autres édifices religieux, mais qui n'appartiennent pas à la Ville. De nombreuses églises ont par exemple été construites au XIXe siècle (après la loi de séparation de l'Église et de l'État de 1905), sans que la Ville en assure la maîtrise d'ouvrage.