Égalité femmes/hommes : les communes s'engagent

Institutions et citoyenneté
Elus des communes réunis pour signer la charte de l'égalité
Élus des communes de la métropole lors de la signature de la charte égalité femme/homme (Arnaud Loubry)

Sensibiliser aux inégalités, lutter contre les violences sexistes et sexuelles et déconstruire les stéréotypes… Les signataires de la charte européenne pour l'égalité des femmes et des hommes dans la vie locale s’attèlent à l’élaboration de leurs plans d’actions, à réaliser dans les deux années à venir.

Dans la capitale bretonne, le terreau est fertile. L’enjeu des inégalités femmes-hommes est à l’origine, début 2000, de la création d’une délégation dédiée aux Temps de la ville, rattachée à l’Égalité. La Ville de Rennes est pionnière en la matière, prenant en compte les contraintes des femmes, majoritairement chargées de la gestion du foyer et occupant des emplois souvent précaires, aux horaires parfois décalés et fragmentés (personnel d’entretien, infirmières, aides-soignantes, etc.)

Rennes et Rennes Métropole démontrent la volonté d’associer les mouvements associatifs et le monde institutionnel pour développer une vraie expertise et changer la culture en interne en tant que collectivité employeur.

Fanny Bugnon, Maîtresse de conférences en Histoire contemporaine et Études sur le genre.

En 2006, Jocelyne Bougeard, alors adjointe d’Edmond Hervé, signe la Charte européenne pour l’égalité des femmes et des hommes dans la vie locale – dès sa création – et obtient le label Égalité professionnelle en 2008, renouvelé en décembre 2022 avec Rennes Métropole. « Cela oblige à un plan d’actions et un bilan. C’est concret et ça témoigne d’une réelle volonté d’agir. L’ère paritaire a permis la multiplication des initiatives afin d’identifier et de déconstruire les stéréotypes et inégalités », analyse Fanny Bugnon.

La charte bouscule notre conception de l’égalité. La tradition française se base souvent sur la déclaration. C’est insuffisant. Il faut voir ce qui est réel ou pas, ce qui fonctionne ou pas.

Yves Picard, adjoint à la Vie locale, associative et démocratique à Saint-Sulpice-la-Forêt.

À Noyal-Châtillon-sur-Seiche, « on veut que ça imprègne tout le monde et tous les services. Ça veut dire s’intéresser à l’aménagement des espaces, sensibiliser le secteur de la petite enfance pour casser les stéréotypes tôt, sensibiliser les agents qui sont des citoyens…», rappelle Muriel Serre, conseillère municipale à de la commune. À Bruz, un groupe de neuf élus a été constitué en amont de la signature.

La construction du plan d’actions va commencer par le volet RH en interne et le volet politiques publiques

Sylvie Marchais, Conseillère déléguée à la médiation culturelle, aux associations culturelles et à l'égalité, commune de Bruz

À Rennes, ouverture de la Maison des femmes à la rentrée 2023

La Maison des femmes ouvrira ses portes sur le parvis de l’Hôpital Sud. Porté par la Ville de Rennes, le CHU et l’Asfad, le projet sera interdisciplinaire dans l’accueil, les soins et l’écoute des femmes victimes de violences et leurs enfants. « Les violences sexistes et sexuelles, les discriminations, les inégalités, on peut en mourir. Ça a un impact sur la santé mentale et physique des personnes. Il s’agit de questions de santé publique », signale Priscilla Zamord, vice-présidente Solidarités, Égalité et Politique de la ville de Rennes Métropole.