Des nichoirs, partout dans la ville
Cet été, des nichoirs ont pris place dans le paysage urbain à Rennes. Un projet du Budget participatif, toujours en cours, qui permet d’augmenter l’offre en gîte pour une espèce en particulier : le martinet noir. Tour d'horizon des différents chantiers qui entendent favoriser et préserver la biodiversité spécifique au milieu bâti.
Les projets "nature" ont toujours la côte au Budget participatif de Rennes. "Un toit pour les martinets et les chauves-souris", lauréat de la saison 4, fait partie des projets les mieux votés avec plus de 1 000 suffrages reçus. Voici pour le contexte, dans les faits, ce sont plus de 150 nichoirs qui ont été installés à l’été 2024, lors de cette première session de pose, pour répondre au projet. « C'est un travail qui a demandé beaucoup de temps au vu du nombre de nichoirs à poser », précise Charlotte Vincent, chargée de mission biodiversité à la Direction des Jardins de la Ville de Rennes.
Une seconde session de pose en 2025
Les nichoirs n’ont pas été posé n’importe où : les bâtiments sélectionnés se situent dans des aires géographiques où le Martinet noir est observé. Cette espèce migratrice affectionne particulièrement les quartiers historiques, les bâtiments aux maçonneries constituées de pierres ou de briques propices pour y nicher. Certain d’entre eux se situent dans le périmètre de monument historique, nécessitant des passages en commission des bâtiments de France, pour obtenir leur autorisation et prévoir les déclarations préalables avant la pose de nichoirs.
« La livraison, le stockage de ces centaines de nichoirs a dû être anticipé ainsi que la pose par une entreprise extérieure, » précise Charlotte. Une seconde session de pose aura lieu en 2025. Les objectifs de l'opération ? Double,
- donner un coup de pouce à la biodiversité en proposant aux Martinets noir, une espèce protégée, de nouvelles possibilités de gîte. Invisibles, ces nids sont souvent détruits lors d’intervention sur le bâti (isolation/ravalement...).
- donner aussi la possibilité de sensibiliser le public au vivant qui l’entoure.
Et les chauves-souris ?
Le volet chauves-souris du projet a été abandonné. Un plan d'action existe déjà à Rennes, depuis 2018. Il s’étend à présent à l’échelle de la Métropole depuis 2023, afin d’améliorer les connaissances et protéger ces espèces. Élaboré en partenariat avec les associations Bretagne Vivante, le Groupe Mammalogique Breton (GMB) après une phase de diagnostic, le plan prévoit des mesures concrètes pour maintenir les populations de chauves-souris. La pose de nichoirs sous plusieurs ouvrages d’arts, dans des tunnels ou sur des arbres offre de nouveaux gîtes aux chauves-souris.
Sur le patrimoine bâti, une biodiversité propre
« Au même titre qu'une zone humide, le patrimoine bâti est un espace naturel pour la biodiversité ». C'est un facteur essentiel à prendre en compte, « sans oublier l'aspect réglementaire de sauvegarde de la faune, les espèces inféodées au bâti étant souvent protégées », rappelle Charlotte Vincent. Martinets noir, Hirondelles, chauves-souris, Rougequeue noir sont des espèces vulnérables qui dépendent de leurs milieux de vie.
À l'Écomusée de la Bintinais, les mêmes familles d'hirondelles viennent nicher fidèlement dans l'étable depuis des générations. Centre ancien, ancienne prison Jacques Cartier, la Ville de Rennes est attentive aux enjeux de sauvegarde de ces espèces en travaillant en partenariat avec les associations locales comme la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO).
Dans le chantier de rénovation des portes Mordelaises, les remparts ont été identifiés comme habitat propice à la biodiversité, dont les martinets, ainsi des nichoirs ont été installés derrière les pierres.
L'aspect esthétique du bâti, rénové, est préservé sans compromettre son rôle d'habitat naturel. Une sensibilisation que Charlotte s'applique à partager avec ses collègues de la Direction des Jardins et de la Biodiversité à Rennes mais aussi auprès des communes de la métropole.
Sur la cathédrale, fidéliser le faucon pèlerin
Depuis quelques années on peut observer le Faucon pèlerin aux abords de la cathédrale Saint-Pierre de Rennes. Ce rapace robuste, de taille moyenne, fait l'objet de toutes les attentions pour favoriser son installation dans la capitale bretonne.
Avec l’accord de l’architecte des bâtiments de France de la Direction Régionale des affaires Culturelles de Bretagne, un nichoir dédié a été installé sur l'édifice religieux. Un bénévole de l’association Bretagne Vivante scrute avec attention l'attrait de l'animal pour son futur logement. S’il est occupé le nichoir sera équipé d'une webcam pour en apprendre davantage sur le comportement de ce rapace au quotidien.
Arthur BARBIER.
Budget participatif 7 où en est on ?
- La phase de dépôt des projets est toujours en cours sur le site de la Fabrique Citoyenne jusqu'au 17 novembre.
- Après cette date, les services vont instruire l'intégralité des projets déposés. En fonction des analyses, le comité de suivi du Budget participatif arrêtera la liste des projets.
- Ces projets seront proposés au vote des rennaises et des rennais du 24 février au 23 mars 2025.
- La liste des projets lauréats sera communiquée sur le site de La fabrique citoyenne fin mars 2025.