De nouveaux logements au-dessus de bâtiments existants ?

Logement et urbanisme
Dessin montrant la surévélation
La surélévation permet de densifier des projets de faible hauteur. (Rennes Métropole, inspiré de l'Atlas du foncier invisible )

Et si l'on créait de nouveaux logements en surélevant d'un à deux étages certains bâtiments ? C'est l'une des pistes étudiées dans la métropole pour répondre aux besoins des habitants sans empiéter sur les terres agricoles et naturelles.

Quartier du Colombier à Rennes. Allée Marcel-Viaud, la résidence autonomie accueille aujourd'hui 64 appartements pour personnes âgées. Datant de 1973, cette construction, signée Georges Maillols, est composée de cinq bâtiments d'un à quatre étages. Sa réhabilitation est à l'étude. En effet, dans chaque appartement de la résidence, propriété du bailleur social Archipel Habitat et gérée par le CCAS de Rennes, « il n'y a en moyenne qu'une seule pièce, où les personnes âgées prennent leur repas et dorment », explique Nicolas Decouvelaere, directeur du développement et du patrimoine d'Archipel Habitat. « Aujourd'hui, cet habitat convient moyennement aux attentes des personnes ou de leurs familles. » Pour proposer des logements plus grands et en nombre au moins équivalent, il est envisagé d'ajouter un à deux étages à chacun des bâtiments. 

Aujourd'hui au stade de l'étude, le projet prévoit de passer de 64 à « 78 logements, avec des T1, des T2, des studios, ainsi que des espaces communs accessibles à chaque étage, sans modifier fondamentalement la structure ni empiéter sur les zones plantées », détaille Nicolas Decouvelaere. 

Le bailleur réfléchit à la piste de surélévation pour d'autres bâtiments sur son patrimoine de quelques 400 ensembles, des bâtiments de deux à trois étages, possédant déjà une cage d'ascenseur et dont la structure pourrait supporter un à deux étages supplémentaires.

Une étude lancée par la Métropole

Avec l'impératif de répondre aux besoins de logements des habitants tout en préservant les terres agricoles et naturelles, la Métropole explore également cette piste. Ce que font aussi des territoires comme Strasbourg, Lyon, Nice ou encore Saint-Nazaire. Elle a lancé l'automne dernier une étude, menée par un cabinet spécialisé Up factor, dont les conclusions seront rendues à l'été. Objectif : repérer des bâtiments, notamment à Rennes, qui pourraient accueillir un ou deux étages supplémentaires tout en s'intégrant dans les hauteurs environnantes. Cette étude pourra alimenter la future modification n°2 du Plan local d'urbanisme intercommunal.

« Historiquement, les villes se sont beaucoup construites et surtout renouvelées ainsi », souligne Jonathan Morice, responsable de la direction Aménagement et habitat de Rennes Métropole, en prenant les exemples de l'île de la Cité à Paris et de « maisons immeubles » dans le quartier Sud-Gare à Rennes. La surélévation pourrait favoriser, selon lui, « une forme de densification douce là où il y a déjà des logements collectifs. » 
Surélever un immeuble implique toutefois la prise en compte de différentes contraintes. La principale est que la structure du bâtiment puisse le supporter, mais le coût d'un tel projet peut aussi être un frein. Selon Jonathan Morice, « un modèle économique reste à conforter pour ce type particulier de renouvellement urbain. »

 

Nicolas Auffray