Concertation: 140 habitants de la métropole prennent la parole sur le logement
Vendredi 1er juillet, 140 habitants ont participé à la première soirée de concertation sur le logement dans la métropole. Un rendez-vous organisé dans le cadre de l'élaboration du Programme local de l’habitat (PLH) 2023-2028. Morceaux choisis.
Organisée à la Halle de la Courrouze à Saint-Jacques de la Lande, la soirée a débuté par la projection d’un documentaire d’une vingtaine de minutes dans lequel les habitants de différentes communes de la Métropole donnent librement leur avis sur la question du logement (cf. extrait vidéo ci-dessous).
« Comment les gens vont être logés dans les années à venir? s'est interrogée Fabienne Proust, une des personnes interviewées dans le documentaire, en ouverture du débat qui a suivi. Je suis propriétaire d’un hôtel à Saint-Grégoire et je suis très attachée au bien-être dans le logement. Quand on construit, il faut se mettre à la place de l’autre. »
« J’ai grandi à Rennes et j’ai l’impression que la vie entre voisins se perd un peu, a poursuivi Thidara, gérante d’un espace de coworking à Cesson-Sévigné. Il faut maintenir des espaces communs pour se rencontrer. Surtout après les confinements que nous avons vécus. »
« J’ai l’impression que la construction des nouveaux logements brise le lien entre les gens, a abondé un autre participant. Les immeubles poussent dans toutes les communes, pas simplement à Rennes. Ce qui crée un sentiment d’inquiétude pour les habitants. La loi "zéro artificialisation des sols" arrive. Nous n’allons plus pouvoir faire de l’étalement urbain, il faut préserver nos ressources agricoles. »
La question des services dans les nouveaux quartiers a également été soulevée: « Quand on développe des quartiers, il faut prévoir les services qui vont avec: crèches, écoles, commerces etc. Chaque quartier doit être une petite ville où les services sont disponibles pour tous. »
Les chiffres en question
Les participants à la soirée ont également parlé chiffres: « Dans le dernier PLH (Programme local de l'habitat, ndlr), il était prévu de construire 1500 logements par an à Rennes. On en a construit 2800 en 2018 ! a noté Pascal du collectif Coudurr (Collectif uni pour une densification urbaine rennaise raisonnée). Pourquoi cette différence? A quoi sert le PLH si on ne le respecte pas? »
« J’ai l’impression que le chiffre de 100 000 nouveaux habitants à accueillir en 20 ans est un peu exagéré, a souligné Françoise, une Rennaise. Il y a une surproduction de logements. Dans le cadre de cette concertation sur le logement, j’attends une vraie transparence sur les chiffres. »
D’autres participants ont également évoqué la question de l’architecture : « A Rennes elle est assez futuriste et privilégie le bois dans les nouveaux bâtiments, a estimé Kévin, 24 ans, de Saint-Gilles. Des bâtiments de 50 étages, ça fait moche, mais on y met plus de personnes au mètre carré. » « On construit souvent trop vite des immeubles en béton qui ont un très mauvais bilan carbone », a ajouté Camille, maçon et maraîcher.
« La densification de la ville de Rennes ces dernières années s’accompagne de la destruction de certaines maisons patrimoniales, a regretté Pascale. Ça me fait toujours mal au coeur. Même si je sais que l’on doit densifier nos logements pour préserver nos terres agricoles, nous devons préserver le concept de la ville archipel rennais.»
« Il faudrait plus de concertation en amont »
« Rennes a fait le choix de l’hyper densification des logements sur moins de 4 % de la ville, a relevé pour sa part Hubert. Certains quartiers sont défigurés par des constructions massives. Il faudrait plus de concertation en amont des projets immobiliers et pas une fois que le permis de construire est affiché. La Charte de la construction de la Ville de Rennes n’a rien changé au problème. »
« La notion du vivre-ensemble a été très présente dans le débat ce soir. Ce nouveau PLH doit promouvoir l’habitat participatif pour partager une vie de quartier et des locaux communs. De vraies questions se posent aux élus qui nous représentent», a conclu un habitant.
D’autres réunions publiques auront lieu à l'automne dans des communes de la métropole.
Un espace d'expression sera également proposé sur le site web de la Fabrique citoyenne