Un jardin Chinois à Maurepas

Environnement
cascade au parc de Maurepas
Mise en eau réussie pour la cascade, inspirée des jardins chinois traditionnels (D.Gouray)

Au cœur du parc de Maurepas, le futur jardin chinois prend vie avec la mise en service de sa cascade et de son bassin,  juste avant les fêtes de fin d'année. Un projet du budget participatif qui voit loin…

Un doux bruit d'eau habille à nouveau le parc de Maurepas, ce 10 décembre 2020. L'ancien bassin a été entièrement refait et il est désormais surplombé d'une cascade d'environ 5 mètres de haut, faite de blocs de pierres (jusqu'à 2 tonnes).
Les essais de mise en eau sont concluants. L'eau se jette dans le bassin, puis dans les canaux qui serpentent dans le jardin, orné de petits ponts.
Pas de gaspillage d'eau ! L'ouvrage fonctionne en circuit fermé, à l'aide d'une pompe programmable. Une nouvelle vie pour cette partie du parc, conçu en 1936. 
 

Et tout ça, grâce à qui ? Au comité de jumelage Rennes-Jinan et à l'association Les Agi'Thés, composée de fans de thé.  L'idée est née en mars 2018, dans le cadre du budget participatif : un projet de jardin chinois à Rennes, qui a reçu 483 votes d'habitants. 
Le comité Rennes-Jinan était présent en Chine, en 2009, lors de la création d'un "Petit Thabor" par les jardiniers rennais dans la ville jumelle chinoise. "Notre idée était de faire créer, en échange, par les chinois un jardin pour Rennes, qui respecterait toutes les règles classiques chinoises du jardin", raconte Philippe Échard, président du comité de jumelage. 

La Direction des jardins de la Ville entre en piste pour sa réalisation. Assez vite, le choix du lieu se porte sur le parc de Maurepas. La présence d'un circuit d'eau vieillissant, a été un facteur déterminant. "Il y a un défi à réaliser sur ce chantier hydraulique. Les structures actuelles datent de 1936. Ce projet va permettre à la ville de les faire renaître, pour donner à l'eau sa place centrale dans ce projet exotique", explique Bertrand Martin, de la direction des Jardins et de la Biodiversité. Bassins et canaux sont recreusés à 80 cm de profondeur pour que l'eau conserve sa fraîcheur. "Cela permettra aussi l'apport des plantes aquatiques, comme les lotus et l'introduction de carpes"

Après une visite d'étude en octobre 2018, les ingénieurs de Chine proposent en un mois un projet très documenté. Tout y est : les sources d'eau, le pavillon, les portes et murs d'enceinte… (voir le plan). Et bien sûr, les plantes typiques de l'Empire du milieu : les théiers, les pivoines, les lotus et… les saules pleureurs, arbre emblématique de la ville de Jinan. "C'est le 1er projet de jardin chinois public depuis 80 ans en France", précise Bertrand Martin.  

Pour les constructions en bois, du pavillon chinois notamment,  un charpentier expérimenté en techniques asiatiques a été trouvé. Le projet, très attentif à préserver la flore locale et aux circuits courts, utilisera des arbres dont la coupe était prévue, pour l'entretien du parc des Gayeulles. Début 2021,  le charpentier assemblera les éléments du pavillon directement sur place. 
Restera à trouver quelles tuiles chinoises, parmi la vingtaine de modèles existants, sera la plus appropriée. "Nous demanderons l'aide des nos confrères de Jinan pour nous indiquer quels symboles utiliser", confie Bertrand Martin. 

Les premiers théiers sont en place, autour de la cascade. Il n'a pas été facile d'en trouver, puisqu'il n'y en avait pas en stock, en France. Il a fallu  charger un pépiniériste de faire pousser jusqu'à 600 plants de thé. "Nos bénévoles des Agi'Thés se chargeront  des cueillettes…d'ici quatre ou cinq ans", prévoit André Legall, de l'association. "Nous montrerons aussi comment les feuilles sont transformées en boisson. Nous ferons des cérémonies du thé avec l'Institut Confucius"

Avant l'ouverture au public, les porteurs de ce projet lanceront un appel aux associations du quartier pour animer le lieu : " il pourrait y avoir des séances de Qi Gong ou autres arts martiaux, de la poésie, de la musique…", annonce Philippe Échard. A suivre...

Antoine Régeard

Du thé en Bretagne ? C'est possible ! Depuis près de 50 ans, la plante  pousse dans le parc de Trévarez. Il y a 4 producteurs dans la région. On trouve cette plante jusqu'en Écosse. Le théier, Camellia sinensis, est de la famille des camélias. Il très fréquent dans notre région !

André Legall, de l'association Les Agi'Thés.

Calendrier & budget

  • Septembre 2019 à octobre 2020 : Conception paysagère jardin et chantier de la chaîne d’eau
  • Septembre 2020 à décembre 2020 : Construction de la cascade
  • Printemps 2021- printemps 2022 : construction des éléments du jardin chinois, puis plantations.
  • 500 000 € est l'enveloppe consacrée à ce projet du budget participatif