Sécheresse ou pas, pourquoi il est indispensable d'économiser l'eau
Après les pluies abondantes du début d'hiver et du printemps, les réserves d'eau de surface (réservoirs et cours d'eau) du Bassin rennais sont au plein. Mais une nouvelle période sans précipitations pourrait faire ressurgir la question de la ressource en eau dès cet été. Aussi, sécheresse ou pas, consommer moins d'eau devient une nécessité tout au long de l'année. Le point avec la Collectivité Eau du Bassin Rennais (1).
Où en est la ressource en eau sur le Bassin rennais à la sortie de l'hiver?
Laurent Géneau, directeur de Eau du Bassin Rennais: "Fin février, la situation était vraiment inquiétante avec seulement 13 mm de pluie sur le mois au lieu de 50 mm habituellement. Heureusement, les précipitations de mars et avril ont été supérieures à la normale sur notre territoire (95 mm en mars et 77 mm en avril contre 51 mm en moyenne mensuelle). Nous avons pu finaliser ainsi le remplissage du barrage de la Chèze qui avait bien commencé en décembre-janvier. Il constitue notre principale ressource avec 14,5 millions de mètres cube. Le barrage de Rophémel est également au plein (5 millions de m3). En revanche, si le Couesnon où nous pompons de l'eau est au-dessus de son niveau moyen, les drains du Coglais n'ont pas retrouvé leur niveau normal qui en février était similaire à celui constaté en juillet 2022."
Des réserves d'eau quasiment au plein, cela signifie que l'été se présente bien?
Laurent Géneau : "Je dirais plutôt oui en ce début de saison. Mais si nous vivons de nouveau une période de trois-quatre mois sans pluie au printemps, la situation pourrait vite ressembler à celle de l'été 2022. C'est pourquoi il ne faut pas attendre la prochaine sécheresse pour économiser l'eau. L'an passé, les restrictions ont conduit à une prise de conscience de la population et la consommation a d'eau baissé de 4% d'août à octobre. Maintenons l'effort et conservons les bons gestes, c'est tout au long de l'année qu'il faut économiser l'eau pour préserver la ressource."
Outre la baisse de la consommation, voit-on d'autres signes de cette prise de conscience?
Soazig Lecalvez, animatrice du programme Ecodo à Eau du Bassin Rennais: "Oui. L'opération bons d'achat de récupérateurs d'eau (25€ et -10% payé en caisse dans les magasin-partenaires) lancée au printemps a été prise d'assaut cette année. Les 1000 bons sont partis en deux semaines et 200 cuves étaient déjà achetées fin avril. Idem pour les kits d'économie d'eau (mousseurs réduisant le débit des robinets, etc.) que l'on peut désormais demander gratuitement sur notre site web: nous en avons envoyé 4000 depuis le début d'année. En complément de nos actions de sensibilisation au long cours des usagers via les "ambassadeurs de l'eau" ou des entreprises en partenariat avec la CCI, nous allons accompagner cette prise de conscience par une campagne d'affichage sur les économies d'eau en mai-juin et en septembre. Avec ce message simple mais essentiel: "Utilisons juste l'eau qu'il faut".
Propos recueillis par V.M.
1: La Collectivité Eau du Bassin Rennais gère le service de l’eau potable sur le Bassin rennais. Ce syndicat mixte regroupe les 43 communes de Rennes Métropole et 32 communes du Bassin rennais.
Terres de Sources enclenche la 3e
88 agriculteurs et 71 acteurs publics ont rejoint le label Terres de Sources via le 3e marché public qui a été conclu en avril dernier. Lancé par la Collectivité Eau du Bassin Rennais, ce groupement de commandes permet aux communes et intercommunalités de se tourner vers des agriculteurs du territoire pour des achats alimentaires destinés principalement à leurs cantines scolaires.
Les producteurs sont rémunérés en fournissant des produits agricoles durables issus de leur exploitation mais aussi en assurant une prestation d'éducation à l'alimentation auprès des écoliers, ainsi que par un bonus annuel pour leur engagement à respecter un cahier des charges.
Celui-ci vise à améliorer la qualité de l'air et de l'eau sur le périmètre de Terres de Sources, qui s'étend au nord-est et à l'ouest du Bassin rennais, en associant les exploitants agricoles et les acteurs publics à cette démarche. Le label, lancé en 2015 avec trois agriculteurs, entend en regrouper 750 à l'horizon 2028. Le projet a été lauréat en 2019 de l’appel à projet de l’Etat “Territoires d’Innovation de Grande Ambition”.