Elly Oldman, l’histoire sans fin

Il y a 3 ans, personne ne la connaissait. Aujourd’hui, entre expositions et conférence TedX, la rennaise Elly Oldman a définitivement fait sa place dans le milieu artistique. Histoire improbable d’un dessin sans fin, exposé dans le cadre du festival Maintenant en 2019, et qui a donné naissance à d'autres projets.
« Avant, je dessinais super mal », sourit Elly Oldman. La jeune femme vient pourtant de réaliser une fresque monumentale sur un immeuble, place de l'Europe. Avant cela, elle avait été exposée dans le cadre du festival Maintenant. Une fresque de 5 mètres de long pour un dessin sans fin qu’elle avait commencé sur Instagram il y a deux ans. « Tout est parti d’une crise d’épilepsie, qui m’a laissé de grosses séquelles, il y a quelques années. » Comme des tremblements dans les mains. Pour se rééduquer, elle commence à tracer des traits. Juste des traits. « Mais au bout de quelques semaines, les traits… voilà quoi. » Elle passe donc au dessin. « Le résultat était franchement moyen, mais j’aimais bien ça. » Jusqu’ici, l’histoire d’une femme qui dessine depuis son canapé. Mais en 2017, Elly investit dans une tablette graphique.

Du dessin 8h par jour
« La tablette permet de faire une infinité de choses, et puis elle a un stabilisateur qui annule les tremblements. » 8h par jour, Elly dessine avec acharnement. « J’étais en arrêt, j’avais le temps, et puis je voulais m’améliorer. » En avril, elle se lance dans le dessin sans fin, sur Instagram. « C’est chiant quand c’est fini, un dessin. On a toujours envie de rajouter des petits trucs. Avec un dessin sans fin, je n’avais plus ce problème », sourit-elle. Dans ses dessins, ou plutôt son dessin, elle parle de sa vie, de ce qu’elle voit, de ses amis, de la paire de baskets qu’elle ne peut pas s’acheter ou d’un inconnu croisé dans la rue. « Ce qui m’a poussé, au final, c’est l’esprit de contradiction. Je n’avais pas envie de finir comme un légume, alors je me suis battue pour retrouver le contrôle de mon corps. Je n’avais pas envie de faire des dessins moches, alors j’ai persévéré. » Et trouvé, aussi, un message à faire passer. « Quitte à avoir de la visibilité, autant parler de quelque chose qui me tient à cœur. » Ça sera le plastique, avec des dessins inspirés de situations existantes. « Le crabe et son coton tige ? La tortue et le sac plastique ? Rien n’est inventé. Le plastique tue, et se contenter de patienter ne changera rien à la situation. »
Fresque monumentale, à voir jusqu'à l'été, Place de l'Europe, à Rennes.